Foo Fighters

5 raisons pour lesquelles les Foo Fighters auraient dû être (mais n’ont pas été) plus hot au Bluesfest d’Ottawa qu’au Festival d’été de Québec

À moins que vous viviez en ermite cette semaine, vous avez sans doute entendu parler du spectacle des Foo Fighters au Festival d’été de Québec lundi soir. Tout le monde en parlait, même TVA Nouvelles. C’est dire. À peine 24 heures plus tard, Dave Grohl et sa bande se pointaient cette fois sur la scène des Plaines Lebreton, à Ottawa, pour donner un spectacle finalement quasi-identique à la veille dans le cadre du Bluesfest d’Ottawa. Ça aurait dû être au moins aussi grandiose (mais dans les faits, pas tout à fait)… Voici pourquoi.

1. Le Bluesfest d’Ottawa affichait complet pour la première fois en plus de 3 ans!

Ce n’est pas rien, remplir des plaines à pleine capacité. Sauf que les Plaines Lebreton peuvent accueillir 30 000 personnes, contrairement au FEQ qui peut en accueillir pratiquement le triple devant sa scène principale.

Tout de même, avec 30 000 personnes, il y a de l’ambiance en masse… mais aussi une pénurie de bières, et des lignes d’attente décourageantes pour se procurer de la bouffe, des boissons ou de la merch.

Au final, l’expérience est plus intéressante quand on est un peu moins, surtout quand un festival n’est pas habitué à accueillir autant de gens sur son site. Le son, d’ailleurs, était faiblement calibré. On pouvait pratiquement s’entendre mâcher de la gomme tellement le volume était bas lors de la première demi-heure. Une fâcheuse tendance, au Bluesfest d’Ottawa…

À noter que la gestion de l’entrée sur le site a été impeccable, toutefois.

2. Le début du spectacle était prévu pour 20h, ce qui a permis aux Foos de jouer durant 3 heures!

En commençant plus tôt que la veille, on se disait que Dave Grohl et ses acolytes auraient plus de temps pour nous offrir plus de vieilles chansons des deux premiers albums (qui sont DE LOIN les meilleurs des Foo Fighters). Le collègue Mathieu April soulignait au sujet du show de Québec que les chansons Big Me et This Is A Call brillaient par leur absence, alors que certaines autres villes y ont eu droit.

Après trois heures de spectacle, à Ottawa, force est d’admettre que l’adage dit vrai : mieux vaut la qualité que la quantité. Sur trois heures, il y avait une bonne heure et demie de très bon matériel, de versions intenses de chansons marquantes jouées avec aplomb. Mais aussi une heure et demie de gossage, de niaisage, de reprises amusantes sans plus, et de présentations des musiciens avec solos beaucoup trop longs. Ça, et un moment un peu cabotin où le groupe a réalisé qu’ils jouaient dans un « festival de blues », sans avoir jamais joué de blues (on l’a jamais entendue avant, celle-là…), avant de partir un petit jam blues sans intérêt de 5-10 minutes.

Au moins, on a eu droit à Big Me au rappel, ce que Québec n’a pas obtenu.

Bref, less is more, Dave. Coupez dans le gras, et on obtiendrait un show solide de deux heures bien tassées.

 

3. C’était un retour après 10 ans d’absence!

Tout le monde a fait tout un plat du GRAND RETOUR des Foo Fighters à Québec TROIS ANS après leur spectacle écourté de 2015.

À Ottawa, ça faisait DIX ANS qu’on n’avait pas vu les Foo Fighters. Pas même 4 chansons sous la pluie. Rien du tout en dix ans.

Et pourtant, les chansons des Foo Fighters jouent en boucle sur les radios commerciales rawwwk d’Ottawa depuis plus de 20 ans.

4. On pensait qu’Alanis Morissette ferait une apparition surprise (mais non)

Pour ceux qui l’ignorent, le batteur des Foo Fighters, Taylor Hawkins, a été recruté par Dave Grohl lorsqu’il était musicien de tournée pour Alanis Morissette dans les belles années de celle-ci. Hawkins a d’ailleurs raconté l’histoire sur scène.

Tout au long de la soirée, Dave et Taylor ont multiplié les clins d’oeil à la chanteuse pop originaire d’Ottawa (mais qui habite L.A. depuis plus de 20 ans). Allait-elle se pointer?  On a pensé que oui, surtout après que Dave Grohl lui ait dédié Big Me.  Mais non… Pas d’Alanis. Dommage, ça aurait donné du lustre à cette soirée, un moment unique que des milliers de fans auraient partagé en moins de temps qu’il en faut pour envoyer un dick pic.

?  Peut-être que ça donne du crédit à cette théorie :

 

5. Ottawa maîtrise l’anglais (et donc comprend les paroles des Foo Fighters)

Il est évident qu’on connecte plus facilement avec une chanson quand on en comprend le sens des paroles. Par exemple, saviez-vous que I’ll Stick Around était une salve dirigée à Courtney Love en raison de son attitude envers les membres survivants de Nirvana?  Que le héro de Grohl dans My Hero est justement Kurt?  Saisissez-vous toute la charge politique de The Pretender et à quel point cette chanson est plus d’actualité que jamais dans le climat politique actuel?

Si vous ne maîtrisez pas trop l’anglais, ça se peut très bien que le charme des Foo Fighters s’arrête aux riffs et aux rythmes entraînants. Ce qui est bien correct.

Sauf que si les gens de Québec ont chanté en yaourt plus souvent qu’autrement lundi soir, à Ottawa ça parle anglais mur à mur. Le fait de saisir les nuances lexicales des chansons aurait dû être un avantage pour le show du Bluesfest. Mais la domination des Bros ontariens qui connaissent à peine l’air des chansons a été telle que ça jasait pas mal fort durant les moments les plus significatifs du spectacle.

Oh well, comme on dit l’autre bord du pont.

Quoi qu’il en soit, les Foo Fighters demeurent l’un des derniers gros bands rock à rassembler des dizaines de milliers de spectateurs de tous âges, sans avoir tombé dans des mièvreries pop à la U2. Ne serait-ce que pour ça, Dave Grohl et sa bande méritent tout notre respect.

Ça, et avouons-le : ça donne des saprées belles photos, les Foo Fighters en concert!

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