AD LIBITUM #6 | 7 questions à considérer avant de conclure une entente avec le diable

L’industrie de musique a changé de façon considérable durant les 15 dernières années. Depuis l’invention de Napster vers la fin des années 1990, les maisons de disques majeures, qui contrôlaient pendant longtemps quelle musique atteignait vos oreilles, ont perdu une grande partie de leur influence.  Jadis, il y avait un consensus parmi les musiciens : signer avec une majeure était dans un certain sens « vendre leur âme au diable ». Ils faisaient semblant d’ignorer ce fait jusqu’à ce que leur notoriété atteigne un niveau assez important. Une fois rendu là, ils gagnaient le droit de se plaindre auprès de patrons, c’est-a-dire de littéralement mordre la main de celui qui les avait nourris.

* Écrit en collaboration avec Pomeline Delgado

Dans le monde d’aujourd’hui, les musiciens sont beaucoup plus à l’aise à l’idée de faire affaire avec des grosses corporations. Dans plusieurs cas, ils poursuivent des ententes avec les majeures, des placements de synchronisation dans des publicités, des partenariats avec des marques (qu’on appelait des commandites jadis) et même des placements publicitaires de produits dans leurs paroles avec une ferveur et une agressivité incroyable.

Il existe d’innombrables raisons qui expliquent ce fait. Pour en nommer deux : il y a la baisse des ventes d’album et le nombre de plus en plus important d’artistes qui servent un public ayant grandi avec la démocratisation causée par l’internet. Grosso modo, le stigmate de faire de la musique pour le profit a été dépouillé, renversé par une génération tellement habituée à la musique commercialisée que plein de jeunes d’aujourd’hui deviennent sceptiques à la simple mention du concept d’authenticité.

On se trouve dans une ère où les musiciens préfèrent poursuivre activement les relations avec les grosses corporations plutôt que de se forcer et faire semblant avec celles-ci. L’idée de « selling out » est morte. Mais, est-ce que ça en vaut toujours la peine? Est-ce que les bénéfices d’une portée multinationale et des ressources quasi illimitées dépassent les écueils inhérents dans une bureaucratie et la mentalité corporative qui vient avec?

Qu’est-ce une majeure peut faire pour toi? Ils peuvent investir du capital (c’est-à-dire de l’argent et une main d’oeuvre). Leurs accords ressemblent au « Payola » avec la radio commerciale, MTV, Muchmusic et d’autres gros médias et par conséquent, augmentent tes chances d’avoir plus de visibilité. Cependant, qu’est-ce que les majeures veulent ensuite? Penses-tu vraiment que les majeures sont des âmes charitables? À quel point seraient-elles patientes si le développement économique de ton band était en retard par rapport aux attentes?

J’ai vu les carrières de plusieurs jeunes bands détruites par des ententes avec des majeures ou avec des gros promoteurs de spectacles qui n’ont pas porté fruit. De l’autre côté, j’ai aussi vu des grosses entreprises bâtir en un rien de temps une carrière grâce à leurs aptitudes en marketing, en distribution et des investissements monétaires (par exemple, la majorité des “pop stars” que vous connaissez aujourd’hui). Comment prédire dans quelle catégorie tu tomberas?

Par soucis de transparence : je n’ai jamais travaillé pour une grande corporation musicale. Cependant, j’ai souvent fait affaire avec des très grosses compagnies (et parfois aussi avec des plus petites entreprises qui incluent quelques mom & pop shops).

Voici quelques facteurs à considérer.

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