Agnes Obel

Agnes Obel à Montréal en Lumière | Charmant, mais non sans embûche…

Chaque fois que Agnes Obel passe par Montréal, son auditoire triple. Et c’est plus que mérité. Mais mardi soir, au Théâtre Maisonneuve, on était en droit de se demander si la foule n’avait pas grossi trop vite au goût de la délicate chanteuse…


Pas que le spectacle manquait de qualité, au contraire, le mix d’indie et de classique très européen de la dame a encore une fois réussi à charmer le public.

Mais quelque chose clochait.

Lors de ses précédents concerts en sol québécois (au Gesù puis à L’Olympia), Agnes semblait très près de son public. Timide, mais très ouverte, blaguant constamment entre les pièces, jasant avec la foule, expliquant la provenance de ses pièces.

Hier, pas tout à fait. Elle murmurait parfois quelques débuts de phrases ici et là, mais semblait repliée sur elle-même, s’autocensurant en finissant abruptement ses idées à plusieurs reprises.

Dur de dire à quoi ça pouvait être dû. Peut-être que la foule était justement trop imposante pour celle qui est habituée aux concerts assez intimes.

En tout cas. Mettons ça sur le dos d’une longue journée.

Et la journée a effectivement dû être longue pour l’artiste, parce qu’elle apprenait que son sempiternel piano, l’instrument le plus important de toute sa prestation, ne traverserait pas au Canada et qu’elle devrait jouer sur un clavier électronique.

La technologie et l’électricité, c’est cool, mais on dira ce qu’on voudra, c’est pas un piano à queue.

Fait que y’a ça aussi qui était un peu décevant : côté sonorité, ce n’était pas à la hauteur des grandes compositions de la Danoise.

Mais du côté positif, le setlist était très bien monté, l’ensemble de la discographie était représenté.

Surtout Citizen of Glass, le p’tit dernier. Et ce fut probablement les meilleurs morceaux de la soirée, grâce aux teintes électro saupoudrées sur cet album.

Et les harmonies vocales frôlaient la perfection. En fait, la formation présente qui accompagne la chanteuse est particulièrement à point.

Bonus pour le public de Montréal : deux Québécois faisaient hier partie de ladite formation.

Double bonus : Agnes avait aussi un deuxième micro sur lequel sa voix devenait automatiquement plusieurs tons plus bas qu’à la normale. Pour les amateurs de rap, pensez à l’effet qu’utilise constamment Tyler the Creator. Elle ne s’en est servi qu’une seule fois dans la soirée, mais ce fut assez pour mystifier la salle.

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