Cirque du Soleil - Alegria

Alegria du Cirque du Soleil au Quai Jacques-Cartier | Renaissance réussie

C’est jeudi soir que se tenait la première mondiale de la version 2.0 d’Alegria, du Cirque du Soleil. Un classique du carnet de spectacles de la compagnie, dont la chanson-titre accompagnera sans aucun doute votre lecture de ce texte. Allez-y, flanchez: Alegriaaaaa!


Le spectacle qui a (presque) tout démarré!

C’est en 1994 que la toute première représentation d’Alegria a eu lieu. Des années de tournée ont depuis passé et le spectacle avait pris sa retraite depuis 5 ans. Mais 25 ans après sa création, le Cirque du Soleil a cru bon de ressortir son spectacle phare et de le revoir à la sauce moderne. Après tout, la nostalgie, c’est toujours vendeur.

Et surtout, ça fonctionne. Faisant appel à Jean-Guy Legault pour revisiter la mise en scène de Franco Dragone et à Jean-Phi Goncalves pour remanier les chansons de René Dupéré, on ne peut que saluer leur travail colossal.

Parlons d’ailleurs musique. Partie intégrante de tout spectacle du Cirque du Soleil, la musique est un personnage en soi. Déjà la bande sonore composée par Dupéré avait marqué l’imaginaire, pas nécessairement qu’avec la chanson-titre (Alegria, devenu un véritable tube radio), mais aussi avec des titres comme Querer ou Vai Vedrai. Le réarrangement proposé par Goncalves est, fidèle à son habitude, plutôt réussi. On se rappelle que c’est lui qui s’occupe des arrangements musicaux des spectacles du Cirque présentés à l’amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières à chaque année.

Sa signature électro et l’accent sur les percussions (il a fait sa marque dans des groupes comme Beast et Plaster) sont notables et bien intégrés. On regrette parfois quelques mélanges de chansons plus ou moins bien choisis ou d’autres qui passent inaperçus entre deux numéros, mais dans l’ensemble, c’est une belle relecture.

 

Quelques hommages au spectacle d’origine

Même si le nouveau Alegria propose de nouveaux numéros et que l’ordre de présentation de ceux-ci diffère énormément de la production originale, on note plusieurs clins d’oeil au spectacle de 94.

Bien sûr, on se souvient que le clown de l’époque était incarné par nul autre que le mythique Slava. C’est d’ailleurs ce spectacle qui a fait connaître son iconique numéro de tempête de neige dramatisée. Slava n’est pas de la nouvelle mouture, mais les deux clowns qui le remplacent s’acquittent bien de la tâche et le numéro de la tempête est tout aussi enlevant. Le duo est d’ailleurs l’un des plus attachants jamais vu au Cirque. Leur quête s’intègre bien à l’histoire du spectacle et leur présence n’est jamais agaçante.

Autre fait intéressant, la danse du feu est interprétée par le même artiste qu’il y a 25 ans, soit Lisiate Tovo, un Hawaïen qui prend visiblement plaisir à mettre littéralement sa main au feu. Son endurance est presque surhumaine, mais c’est surtout le sourire avenant sur son visage et son plaisir inébranlable à jouer avec le feu qui nous marque.

On le revoit d’ailleurs plus tard en compagnie d’Elena Lev, autre artiste de la mouture originale, qui s’adonne avec brio à la manipulation de cerceaux. Leur réunion sur scène est un touchant clin d’oeil à la production de 94.

 

Place aux femmes

À l’ère où le combat pour l’égalité des sexes bat son plein, on remarque la présence marquée des femmes dans le spectacle. On ne compte que des musiciennes sur scène, que ce soit à l’accordéon ou à la batterie, au chant ou à la basse. Fait aussi intéressant à souligner, le numéro de haute voltige final, les barres aériennes, présente pour la toute première fois dans l’histoire du Cirque du Soleil des acrobates féminines dans cette discipline. On sent un équilibre intéressant sur scène et c’est rafraichissant.

Comme on le mentionnait plus tôt, l’ordre des numéros est complètement revu et certains d’entre eux ont même disparus (celui de l’homme fort notamment). On peut réellement approcher cette version comme un tout nouveau spectacle qui s’inspire de l’original. Une refonte efficace pour les nostalgiques tout comme pour ceux qui ont toujours rêvé de le voir.

Alegria est présenté par le Cirque du Soleil, sous le grand chapiteau au Vieux-Port de Montréal jusqu’au 21 juillet 2019.

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