Alejandra Ribera

Alejandra Ribera – This Island (****) | Une musique qui nous emporte, une voix pleine de sagesse

Alejandra Ribera - This Island Alejandra Ribera This Island

Elle a quelque chose dans la voix qui rappelle Natalie Merchant. C’est autant dans les notes graves que dans la diction, ainsi que dans sa forte capacité à nous émouvoir. Elle a également quelque chose d’enchanteur qui lui est propre, une poésie qui lui appartient, une sensibilité unique.

En écoutant le nouvel album d’Alejandra Ribera, This Island, on ne peut faire autrement que d’être subjugués par la beauté de ce que la chanteuse canadienne nous propose.

Il est d’ailleurs très rafraichissant d’écouter les textes de quelqu’un qui se sert de mots tels que « lépidoptériste » pour créer des phrases aussi élégantes que « Pin the tender torso of our love / like we were careful lepidopterists preserving ».

En fait, Ribera nous charme dès les premières notes de Russian Plates on Michigan Avenue et ce, jusqu’à la toute fin de la poignante I Am Orlando (en référence à la tuerie de juin 2016).

Tout sur ce disque respire la réflexion, la sagesse, la maturité; on sent que Ribera est en plein contrôle de son message, de sa voix, du style qu’elle adopte. Nous avons affaire ici à une artiste encore jeune mais déjà accomplie, et qui, à l’écoute de cet album, semble pleine d’assurance.

Les arrangements de cuivres écrits par Bryden Baird (Feist) permettent à des chansons telles que la jolie Led Me To You, qui débute sur un doux moment de questionnements pour enchainer sur un rythme plus rapide avec un chant dans lequel Ribera remercie la vie, Basquiat et le monde, de prendre de l’ampleur, voire de la majesté.

L’album en général est construit tout en douceur, en une succession de moments de légèreté, de passages presque susurrés à nos oreilles, mais la chanteuse sait également nous faire taper du pied et des mains, avec de petites pépites comme la très entraînante Carry Me ou la poignante Will Not Drown. De descendance à la fois argentine et écossaise, Ribera inclut quelques passages en espagnol dans le texte de cette dernière.

Elle se permet également quelques passages en français sur la pièce Undeclared War. Son accent est charmant. La chanson met bien en évidence ses deux comparses de longue date, les musiciens Jean-Sébastien Williams (contrebasse) et Cédric Dind-Lavoie (guitare) qui, tout au long du disque, s’avère des atouts majeurs aux compositions remplies d’émotions de Ribera.

Alejandra Ribera est une artiste à découvrir, si ce n’est déjà fait. Ce disque possède toutes les qualités pour la propulser davantage à l’avant-plan. C’est un album que l’on prend plaisir à visiter à plusieurs reprises, qui nous enchante, nous transporte au loin, nous fait rêver et qui, surtout, nous fait du bien.

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