crédit photo: Marc-André Dupaul
Alex Burger

Alex Burger à l’Esco | Un son rétro pour un lancement réussi

Enthousiaste comme une véritable bête de scène, Alex Burger arrive en grandes pompes sur la scène rock québécoise pour y laisser sa trace avec son premier EP, À’ment donné. L’Esco l’accueillait ce jeudi soir en compagnie des délicieuses Wild Mercury

Il chantait auparavant pour Caltâr Bateau, mais aujourd’hui Alex Burger trace sa propre route… et de belle manière. Dans le chaleureux bar de l’Esco, bien rempli compte tenu des Francos, le natif de St-Césaire aura embarqué son petit monde. Si une bonne partie du public ne semblait pas découvrir ce soir-là ce personnage haut en couleur, il aura pu se délecter une nouvelle fois de cette spontanéité que dégage le chanteur dans sa façon d’être et de jouer sa musique.

Un roadtrip en musique

Un voyage dans le temps, c’est ce qui caractérise le son d’Alex Burger que l’on découvre dans son EP récemment sorti À’ment donné. Il profite de l’occasion pour d’abord voyager dans les méandres des remerciements, un inévitable passage pour tout lancement. Et si Dany Placard avait choisi lui de faire jouer une bande sonore pour aller se boire une pinte, Burger prendra l’option classique du discours avant que celui-ci se mêle progressivement dans le son du premier titre joué, Le Rock & Drôle du Bord d’la 20.

Le son net et précis fait très rapidement danser la foule. Le batteur Mandela Coupal-Dalgleish y est pour beaucoup, lui qui maintient la barque d’une main de maître avant que son chanteur au bandana blanc profite d’un moment propice pour exploiter son doigté dans un solo intense. À mi-chemin entre surf, psyché et rock garage, le lancement se poursuit à cadence plus lente avec le titre éponyme du EP, À’ment donné. Un bord d’océan illustre comme toujours le fond de scène de l’Esco et la dominance des lumières rouges fondent parfaitement ce titre dans une sphère d’ambiance digne des années 1970. Cette voix posée et longue qu’offre Alex Burger, très peu saccadée dans le texte, nous transporte loin.

Après la très country Pays Chaud, c’est le son entraînant de Blood Merci qui fera frémir les fûts de bières de la salle. Tout commence calmement avant que le groupe, sous l’énergie folle de son percussionniste, déploie avec parcimonie un blues bien sale. Le public écoute au loin, debout sur les chaises hautes, cette ode au rock tandis que ceux devant hochent les têtes frénétiquement. Avec ce ton humoristique que l’on retrouve dans les paroles de ses chansons, l’artiste québécois ne pouvait pas passer à côté d’une occasion de s’amuser sur la scène et faire rire son public.

Avant d’embarquer pour la dernière Mauvais sort, il en profite pour présenter ses musiciens qui se mettent en scène dans une vente aux enchères, racontant quand et comment ils se sont procurés leurs instruments pour pouvoir mieux les vendre. Qu’on se rassure, personne n’aura (ou n’aurait même) dépensé des sous pour délaisser la dernière du set. Comme pour la précédente chanson, la variation des ambiances est bien vue entre solos de guitare et de batterie. Elle détonne rarement et étonne même lorsque le demi-finaliste du prochain Festival international de la chanson de Granby place une petite référence au classique Tomber la chemise des Français Zebda pour clôturer la demi-heure du lancement d’À’men donné. La pop qui caractérisait Alex Burger chez Caltâr-Bateau aura été délaissée pour un rock savoureux pour entamer l’été! Et le public aura apprécié de voir cet artiste sur scène qui est à écouter d’urgence chez soi.

 

Wild Mercury tout en harmonie

Moins nombreux plus tôt en soirée, les spectateurs de l’Esco ont tout de même acclamé chaleureusement Wild Mercury, un trio rock que l’on avait découvert dans le cadre des soirées Lunes au Quai des Brumes. Court mais intense, leur prestation d’une vingtaine de minutes aura rapidement fait tomber tout le monde d’accord : ces femmes-là sont talentueuses.

Si le groupe se forge par la forte complicité visible chez ces inséparables amies, chacune d’entre elles apporte sa touche personnelle dans les compositions. Il y a la voix impeccable et envoutante de Marie-Pier Lavallée dans Hating Them, le jeu puissant presque stoner de la batteuse Gabrièle Côté-LeBreux sur la saisissante Dealer ou encore la vitalité de la frontwoman Anne Lauzière quand elle martèle sa guitare sur la géniale Orange County.

Un groupe à suivre de très près, lui qui vient d’enregistrer quelques titres en studio à découvrir prochainement sur la toile. En attendant, elles seront sur scène cet été le 8 juillet prochain au Festival Diapason à Laval.

 

Vos commentaires