Amon Amarth

Amon Amarth au Métropolis | Coups de tonnerre et gâteau d’anniversaire

Avant même que les premières notes du premier groupe ne résonnent, le Métropolis trépignait d’impatience. Les amateurs de musique extrême se sont rassemblés afin d’honorer les dieux scandinaves et leurs messagers. Les très vikings Suédois d’Amon Amarth étaient en tête d’affiche d’un concert qui s’annonçait prometteur.


Exmortus et Entombed AD en ouverture

La soirée s’est ouverte avec le groupe californien Exmortus. Le Métropolis était déjà plein à craquer avant même que le groupe n’entame leur courte prestation. Les Américains ont occupé la scène pendant 30 minutes. Le public a semblé apprécier le thrash que les amplificateurs crachaient. On sentait l’enthousiasme et la fébrilité générale. Le groupe a bien fait son travail d’ouverture.

15 minutes de pause, et ce sont les Suédois de Entombed AD qui ont fait vibrer les murs. Le groupe, qui s’est d’abord formé sous le nom Nihilist, a pris sa place comme pionnier du death métal suédois à la fin des années 80, sous le seul nom de Entombed. Le nouveau groupe avec le AD, formé en 2014, a repris plusieurs morceaux de ses jeunes années, dont Stranger Aeons, Living Dead et Revel in Flesh. Montréal a ainsi pu entendre des fragments d’histoire avec les vieux de veille d’Entombed AD. Le public a donc pu goûter à la scène métal suédoise des années 80 et 90 avant d’être catapulté à une lointaine époque, où Thor faisait trembler le monde de son tonnerre.

Place aux vikings !

Amon-Amarth-Montreal-2016-12

Le rideau est tombé le temps que les techniciens mettent en place l’énorme structure en forme de casque cornu. Le casque a structuré l’espace de la scène d’une manière intéressante : la batterie était installée sur le dessus, et des escaliers avaient été aménagés sur les côtés. Ainsi, les membres du groupe et les comédiens pouvaient se déplacer sur deux niveaux, ce qui augmentait le dynamisme de la prestation.

Il était bien beau, le casque, mais il était anachronique. Les cornes correspondent au cliché moderne associé aux Vikings, mais elles ne dépassent pas le cadre du stéréotype. Les Vikings n’ont jamais porté de casques cornus, il s’agit d’une fausse représentation qui remonte au XVIIIe siècle. Historiquement, aucun casque à cornes datant de l’époque viking (du VIIe au XIe siècle) n’a été retrouvé à ce jour. Il s’agit d’un détail anodin pour plusieurs certes, mais les férus d’histoire ont probablement grincé des dents devant ce cliché facile plus grand que nature.

La performance des Suédois a commencé avec The Pursuit of the Vikings et As Loke Falls. Le groupe a attendu à la troisième pièce pour présenter les chansons du nouvel album Jomsviking à son public montréalais. D’ailleurs, au cours de The First Kill, des comédiens vêtus de costumes de guerriers sont apparus sur scène et se sont affrontés à l’épée au rythme des growls de Johan Hegg. Les deux combattants sont apparus tout au long du concert, parfois à l’avant près des guitaristes, parfois en haut des escaliers, au niveau du batteur.

Si Amon Amarth est présentement en tournée pour faire la promotion de Jomsviking, la formation n’a pas oublié de donner des fragments de toute sa discographie à ses fans. Ces derniers se sont fait aller la crinière sur Deceiver of the Gods, Father of the Wolf et War of the Gods, pour ne nommer que quelques titres. Des Vikings en forme, une foule d’une énergie sans limite, et de la bière coulant à flot des cornes, tous les astres étaient alignés pour que ce soit un moment électrique.

Après la chanson Victorious March, la salle a été engloutie par l’obscurité et a vibré au son des clameurs du public. Les Vikings croyaient-ils pouvoir quitter sans un rappel? Certainement pas. Johan Hegg est apparu sur scène, le drapeau fleurdelisé sur les épaules. On lui a alors remis un gâteau couvert de bougies entre les mains, le 29 avril étant en fait l’anniversaire du célèbre chanteur. Il a soufflé les bougies, puis il a semblé perplexe quant à ce qu’il allait faire du gâteau. Lancer un gâteau au milieu d’une foule déchaînée n’a jamais semblé aussi logique et naturel qu’à ce moment. Ceux ayant pu se partager la glorieuse prise ont probablement fait plusieurs jaloux.

Pour terminer encore plus en beauté le concert approchant les deux heures, les Suédois ont conclu sur leurs plus grands succès, Raise your Horns, Guardians of Asguard et Twilight of the Thunder God, qui a même attiré les coups de tonnerre de Thor.

Avec toute l’expérience qu’ils ont acquise sur la route, les Suédois ont développé une formule gagnante pour leur performance live. D’une tournée à l’autre, les concerts possèdent des caractéristiques similaires : une imposante structure, des comédiens déguisés, des cheers avec les cornes à boire, les pièces classiques et le charmant accent de Johan lorsqu’il parle français. Les Suédois ont offert peu de surprises lors de leur performance du 29 avril (sauf le gâteau, vraiment). Il s’agissait d’une prestation typique du groupe, comme on pouvait s’y attendre. Mais même pour ceux qui ont vu Amon Amarth à plusieurs reprises, à chaque fois, c’est toujours aussi satisfaisant.

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