Andrea Ramolo – Nuda (***1/2) | Seule, nue et sensuelle

Andrea Ramolo - Nuda Andrea Ramolo Nuda

Il y a quelque chose de menaçant dans la musique, de la sensualité dans la voix, et une grande vulnérabilité qui se dégagent de la chanson You’re Everywhere, la pièce d’ouverture du troisième album solo d’Andrea Ramolo.

La pochette du disque reflète bien son contenu : il s’agit de la chanteuse, nue, repliée sur elle-même, que l’on voit au travers d’un filtre de saletés, comme une fenêtre barbouillée. Nuda (c’est le titre de l’album) nous révèle la chanteuse, la demie du duo folk Scarlett Jane, dans tout ce qu’elle a de plus fragile.

Réalisé par Michael Timmins des Cowboy Junkies, qui joue également de la guitare sur la chanson d’ouverture, Nuda est un album sensuel, terriblement romantique, qui pénètre dans les os et fait presque mal tellement il est beau.

Ramolo propose des compositions raffinées, qui vont droit au coeur. La belle Lonely donne des frissons. Sa voix y est fragile et tendre.

De même, la magnifique ballade Hold Me semble sortir tout droit des années 50. Sa mélodie, à elle seule, ressemble à quelque chose que Santo & Johnny auraient pu avoir créé. Sa guitare « pedal-steel » et son orgue lui confèrent cet air rétro, et le chant est simple et porteur de tant d’émotions.

La voix de Ramolo rappelle souvent celle de Nicole Atkins, et c’est un grand compliment. Comme la chanteuse du New Jersey, la Canadienne Ramolo excelle dans les déclarations d’amour sur fond de guitare électrique plaintive. Sur Edge of Love, par exemple, les percussions de Ray Farrugia, la basse de John Finlayson et la jolie voix de Faye Blais aux harmonies, servent de base et de soutien au charmant duo formé par la guitare (Aaron Goldstein) et la voix (Ramolo).

L’ensemble de l’album est doux, suave, lent. Ceci dit, à quelques occasions, la batterie se fait plus entraînante, comme sur Hey, Hey, Hey, un duo très réussi avec Andy Maize du groupe Skydiggers (dont fait également partie Finlayson).

L’album est né de moments de tristesse – une peine d’amour – et d’une volonté de se mettre à nue, et c’est exactement ce que l’on y retrouve : des chansons à fleur de peau, un grand contrôle des émotions et un énorme talent pour rassembler celles-ci et les faire sortir sous forme de splendides petites chansons.

À noter que l’album vient avec un disque bonus, intitulé Da Sola (« seule »), qui voit Ramolo reprendre l’entièreté des chansons de Nuda, s’accompagnant seule à la guitare baryton ou acoustique.  On y retrouve davantage de fragilité, de sensualité.  Si vous aimez Nuda, vous aimerez certainement Da Sola.

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