crédit photo: Noémie Sylvestre
Zouz

Zouz

S’étant établi comme une force de frappe autant sur scène que sur disque via ses bien nommés EP1 (2017, Indépendant) et EP2 (2018, Lazy At Work) et un lot de concerts à travers la province, zouz arrive finalement avec Vertiges, son premier album – le chemin aura été long, épuisant, gratifiant.

Le guitariste / chanteur David Marchand, le bassiste / claviériste Étienne Dupré et le batteur Francis Ledoux s’affairent à zouz depuis 2016. Si les premiers jets susmentionnés sont venus promptement, l’élaboration de la pierre angulaire qu’est le premier album aura été plus laborieuse : entre autres parce que chacun oeuvre parallèlement pour une bonne part des nouvelles musiques d’ici (nommément Klô Pelgag, Laurence-Anne, Helena Deland, Jesse Mac Cormack, Mon Doux Saigneur, Alex Burger, Bolduc Tout Croche, Duu – *entre autres*), et surtout parce que le groupe a longtemps planché à redéfinir ses spectres sonores.

Érigeant ses propres statues dans des paysages successivement et/ou conjointement planants, lourds et prompts où s’affrontent et filent noise rock, math rock, post-punk, post-rock, prog et acid blues, zouz cherche d’abord et toujours à brouiller ses propres pistes. Le rock abrupt et disproportionné qui l’a d’abord fait connaître s’est sciemment muté en bruit qui pense à travers une résidence de création au Vieux Moulin du Bic à l’été 2019 – une semaine pendant laquelle le groupe jammait de huit à douze heures par jour, s’appliquant à ne plus simplement cacher ses chansons derrière des murs de fuzz. Illumination dans la contingence, Marchand a entre autres découpé les accords de sa guitare en arpèges pour un triple bénéfice : bonifier les mélodies, évacuer l’aspect macho / bravado du rock, et dévoiler un plus grand espace pour la basse et la voix en même temps qu’une zone pour l’angoisse, la tristesse, l’amour. Et, dans ce même effort, la basse de Dupré et la batterie de Ledoux sont devenues encore plus imbriquées, composites et idiosyncratiques.

Le trio a entamé l’enregistrement de son nouveau matériel à l’été 2020 au Green Room avec Jean-Bruno Pinard, et c’est essentiellement à quatre qu’ils ont mené le projet à terme, incluant aussi les conseils de Martine Groulx (présidente du label Lazy At Work) et les voix de Naomie de Lorimier (N NAO) + Shaina Hayes. Une sorte de huis clos créatif entretenu pendant trois ans pour en venir à Vertiges : un album rock de compartiments perméables, aux arrangements et rythmiques plus complexes, connotant souvent le math rock et le post-punk sans jamais se poser dans une seule case, et garni d’images poétiques sur la chute libre, les affections et le déclin. C’est l’œuvre d’un groupe qui a su se réapproprier ses moyens pour devenir son propres véhicule, et ça sort le 15 octobre sous Lazy At Work

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