ASAP Rocky

A$AP Rocky à la Place Bell | L’explosif Rocky (vs le bof Playboi Carti)

Au cours des deux dernières années, beaucoup de gens ont reproché à des artistes rap (surtout trap) de ne rien foutre sur scène. De compter sur le fait que leurs beats sont assez entraînants pour pouvoir se pogner le beigne et donner le strict minimum à leur public. A$AP Rocky ne rentre définitivement pas dans cette catégorie. De passage à la Place Bell de Laval dimanche soir dans le cadre de sa tournée nord-américain « Injured Generation Tour », il s’est donné. Y’avait une mise en scène, des changements de décors, le gros kit.


Soirée en deux temps

En fait, on a eu droit aux deux extrêmes dans la même soirée. Le show réglé au quart de tour de Rocky VS la performance botchée de son compagnon de tournée, Playboi Carti.

Donc pour souligner à quel point le show de Rocky était bien rodé, servons-nous de la prestation de Carti comme contre-exemple.

 

PLAYBOI CARTI

Carti était seul sur scène, avec rien d’autre pour l’accompagner qu’une vidéo de chiens qui jappent en loop. Notons que cette vidéo était littéralement l’unique support visuel de toute la performance. La seule chose qui changeait entre les chansons, c’était la couleur de la vidéo. Des fois y’avait un filtre bleu, des fois un filtre rouge, une fois un filtre vert.

VS

A$AP ROCKY

Notre boy est arrivé masqué, affublé d’un costume de crash test dummy, qui faisait écho à toute l’identité visuelle de la tournée Injured Generation. Il était d’ailleurs accompagné de deux assistants, eux aussi des dummies, qui tout au long du spectacle supportaient Rocky et se lançaient dans la foule pour faire lever le party.

Il est resté masqué le temps de 3 tounes et un solo de bidon industriel. Y’avait quelque chose de très Slipknot là-dedans, étrangement.

1 – 0 Rocky.

 

PLAYBOI CARTI

Carti ne rappait pas vraiment. Il ne performait même pas ses propres verses. Il était plutôt son propre hypeman. Genre il faisait ses adlibs ici et là, sinon il dansait.

VS

A$AP ROCKY

Rocky ne performait pas seulement ses chansons, il nous a aussi laissé entrevoir des talents de productions, ou à tout le moins, de musicien. Outre le solo de bidons mentionné plus haut, il nous a aussi offert un solo assez intense de séquenceur. Y’avait quelque chose de très Kanye là-dedans, étrangement.

2 – 0 Rocky.

 

PLAYBOI CARTI

Bon c’est tout ce qu’y avait à analyser de la perfo de Carti fait que passons plutôt le reste de ce texte à énumérer les bons coups d’A$AP Rocky.

Donc.

A$AP a enlevé son masque après une vingtaine de minutes, révélant à tous pourquoi il se méritait le surnom de Pretty Flacko. Il souriait de ses dents parfaitement droites et éclatantes sous le tonnerre d’applaudissements d’un public qui avait hâte de voir sa belle face.

Puis il est parti se cacher derrière un long rideau, avant de dévoiler le nouveau set-up : des voitures européennes qui lévitent à plusieurs mètres du sol. De la fumée sort des fenêtres. Rocky rap debout sur l’une d’elles. Il a plus tard performé directement au volant d’un des chars.

Rien que ça.

Les voitures descendent et le rappeur s’en va se coucher sur une plateforme ronde à l’effigie d’un smiley. Une caméra placée au-dessus de lieu le film en plongé et des effets psychédéliques s’ajoutent pendant qu’il performe un trio de pièces plus planantes dont le point culminant est L$D.

Pour citer la jeune dame qui vient de terminer son joint à côté de moi dans la foule :

Eille j’ai vraiment bien timé mon batte.

Évidemment c’était pas parfait. Y’a eu des petits moments de discours faussement profonds, y’a eu un wall of death un peu maladroit, y’a eu un jeune homme qui est monté sur scène et qui a passé son moment de gloire à chercher la caméra sur son cell. Y’a surtout le pénible rappel à tous que la chanson Wild for the Night a déjà existée.

Mais overall, très bon.

Et aussi, Long Live A$AP Yams.

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