Yao

Avec Yao, la musique francophone tient son rang en Ontario

Prix Coup de Foudre du Réseau Ontario en 2018, YAO se prépare à déferler avec tout son enthousiasme dans la province ontarienne à partir de la fin du mois de janvier pour plusieurs dates prévues dans le cadre de sa tournée pancanadienne « Nomade ».

Interprète francophone basé dans la capitale fédérale, il va sans dire que Yao fait face à un défi de taille. Depuis plusieurs années, la promotion de la langue française en Ontario est particulièrement ardue. Dans une province majoritairement anglophone, difficile parfois de considérer la langue de Molière comme l’une des leurs, et ce malgré qu’elle soit la langue maternelle de plus de 500 000 résidents ontariens. Or, par la simple existence de ces populations minoritaires, les déclarations et coupes budgétaires entreprises par le premier ministre ontarien Doug Ford à la fin d’année 2018 apparaissaient – et apparaissent toujours – comme une hérésie vis-à-vis de cette francophonie génératrice de talents sur le territoire ontarien.

À la recherche du mot juste

Porté par différents réseaux de diffusions, Yao a eu la chance de parcourir le Canada pour présenter ses créations dans plusieurs villes durant l’année 2018. Pour cette nouvelle année, c’est par le biais d’une dizaine de dates ontariennes que l’artiste d’Ottawa interprétera des titres issus de ses albums studio, dont ceux du prometteur Perles et Paraboles paru en 2013 ou le dernier, Lapsus, paru en 2016. Outre l’esthétisme sensationnel que l’on peut constater dans ses productions visuelles, le natif de Côte d’Ivoire se démarque aussi dans le paysage musical francophone par la constante recherche du mot juste.

Depuis la sortie de son premier disque Généris en 2011, ses textes s’avèrent toujours plus aiguisés à mesure que le temps file. Ils se dévoilent d’ailleurs au meilleur de leur forme derrière des sonorités colorées qui allient le hip-hop, la soul, mais aussi le funk et la pop. Et parfois aussi, à l’image de l’humain dans toute sa complexité, c’est la mélancolie qui prend le dessus comme en témoigne les mots qui se dégagent du puissant single Miroir paru en 2015, peu avant la sortie de Lapsus.

Surprenante épilepsie d’un quotidien rempli d’embûche
Mon mont Everest, je le conquis
À chaque obstacle où je trébuche,
À chaque envie de faire l’autruche

Nommé ces dernières années dans diverses catégories du Gala des prix Trille Or (l’équivalent franco-ontarien du Gala de l’ADISQ), le slammeur est reconnu par ses pairs et offre dans sa musique une puissance du mot qui fait de lui l’un des meilleurs auteurs du moment dans la francophonie canadienne. Autant rappeur sensible que bête de scène, Yao fait danser sans difficulté son monde grâce à son enthousiasme. Il le questionne parfois, mais ne manque pas l’occasion d’offrir à ceux qui l’écoutent un voyage festif dans un univers poétique singulier, où l’authenticité s’invite généreusement.

Photo par Mélissa Trépanier

Où voir Yao en spectacle?

Yao sera de passage dans plusieurs villes ontariennes au cours des prochains mois. Il commencera son périple de nomade hivernal à Orléans le 24 janvier avant de rallier Kingston le 25 janvier.

Au mois de février, les villes de North Bay (11 février) et Hamilton (12 février) accueilleront le poète avant deux escales au début du troisième mois de l’année du côté de Penetanguischene (1er mars) et Alexandria (2 mars).

L’artiste clôturera sa tournée de l’Ontario avec cinq dates ultimes à Toronto (5 avril), Timmins (10 avril), Chapleau (11 avril), Kapuskasing (12 avril) et Hearst (13 avril).


* Cet article a été rédigé en collaboration avec Réseau Ontario

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