crédit photo: Ari Larivière
Beck

Beck enflamme le St-Denis!

Théâtre St-Denis 1 (Montréal) – 06 octobre 2008

Beck s’en est donné à coeur joie lors de son passage au Théâtre St-Denis à Montréal, le lundi 6 octobre dernier. Trois ans après avoir foulé les planches du Centre Bell, il s’offrait cette fois une salle plus petite pour y faire rebondir les sons de ses multiples facettes, au grand plaisir de ceux et celles qui ont trouvé moyen de se dénicher un des précieux billets.

Ceux qui craignaient que Beck ne sacrifie plusieurs de ses classiques au profit d’une grille de chansons dominée par le contenu de son plus récent album Modern Guilt ont été vite rassurés. Sitôt sur scène, il nous balançait déjà son plus vieux tube: Loser.

Classiques à la sauce Modern

Toute la soirée, il allait alterner entre ses nombreux albums antérieurs. En fait, seules les très entraînantes Chemtrails et Modern Guilt ainsi que Walls représentaient le plus récent matériel de Beck à travers la vingtaine de chansons proposées. Le ton et l’approche crûe de Modern Guilt étaient toutefois très présents. En ce sens, Loser, Nausea et Girl – toutes trois tirées d’albums différents – amorçaient la prestation en empruntant ce petit côté indie rock presque grunge du plus récent disque.

Une version décapante de Devil’s Haircut confirmait que le spectacle n’allait pas manquer de mordant, ni de volume. Puis, le rock s’estompait légèrement pour faire place à une version disco funk de Nicotine & Gravy et une étrange relecture funk de Mixed Business, presque méconnaissable. Le rythme était toujours au rendez-vous, mais avec moins d’agressivité et plus de souplesse.

Plus tard, c’était le côté électro robotique du répertoire de Beck qui ressortait. Le chanteur et ses cinq musiciens se sont munis d’écouteurs et de petits bidules non identifiés pour nous livrer des versions «chiptune» de Hell Yes et Black Tambourine. Cette partie du concert rappelait aux fans les plus ardus la courte expédition de Beck dans le monde de l’électronique 8-bit, notamment sur le EP Gameboy Variations où différents artistes reprenaient des chansons de Guero en faisant usage d’effets spéciaux simulant de la musique de jeux vidéos.

Puis, Beck revenait au rock, au funk, revisitait ses propres collages d’antan avec sa formation visiblement plus rock mais suffisamment débrouillarde pour affronter les différentes ambiances. La bande se lançait même dans le rap de Qué Onda Guero sans le moindre souci.

Mutations et Sea Change presque absents

De tout son répertoire, seule la facette folk de Beck fut peu représentée. Des albums Mutations et Sea Change, les fans n’ont eu qu’une version correcte de Lost Cause. Mais vu que le rythme et l’énergie primaient, peut-être valait-il mieux ne pas ralentir la cadence.

Après plus d’une heure de prestation, le Californien et sa bande ont invité MGMT – groupe de Brooklyn qui avait assuré une première partie chaotique et bruyante à souhait – à se joindre à eux pour s’offrir des reprises de T-Rex, Wire, Dylan et Hendrix. Avant de partir, Where it’s at était de mise et une version explosive de E-Pro venait boucler la soirée en rappel.

Vos commentaires