Fetty Wap

Bluesfest d’Ottawa 2017 – Jour 5 | Ligne directrice : n’importe quoi, sauf du blues !

Avant même de se rendre sur le site du Bluesfest d’Ottawa mardi soir, on sentait que la soirée allait être différente des autres…

En traversant à pied le pont de la Chaudière, qui sépare la rive gatinoise du site de festival ottavien, il y avait cette proportion anormalement élevée de jeunes femmes plus dévêtues que vêtues, ce troupeau d’ados surexcitées qui buvaient chacune les 3/4 d’une canette de Four Loko d’un trait avant de lancer ladite canette (et son quart de liquide) dans la rivière des Outaouais. Pas chic.

Il y avait aussi ces jeunes hommes qui se consultaient près de l’entrée du site, comme s’ils préparaient un coup pendable. À les voir gesticuler, on devinait qu’ils n’avaient pas acheté de billets et qu’ils comptaient sauter la clôture. (Des photographes en devoir nous ont confirmé que c’est bel et bien ce qui est arrivé…)

Puis il y avait cette loooongue ligne d’attente à l’entrée. La fouille obligatoire était beaucoup plus lente que d’habitude…

Tout ça, ce n’est pas très habituel pour un soir de Bluesfest. Encore moins un mardi, vers 18h30. En regardant l’horaire de la soirée, tout s’explique : Fetty Wap joue à 19h.

On va se le dire, c’était LE happening du mardi soir du Bluesfest. Pas un show très mémorable, à peine une demi-heure de petits bouts de tounes connues, interrompues par un bruit de gun. Classique trap. Le rappeur borgne était tout sourire et se faisait très engageant envers ses fans — il a même signé des t-shirts en plein spectacle pendant que son pote Monty prenait le relais. Mais en terme de performance, c’était correct, sans plus. Très court, un peu tout croche.

Mais c’était tout de même un party d’une intensité inégalée à date. La ferveur de la jeunesse hip-hop dans toute sa splendeur. Ça se rentrait dedans à qui mieux mieux, ça gueulait, ça chantait, ça buvait et ça fumait des joints dans une marée humaine complètement chaotique, mais tout le monde avait le sourire aux lèvres.

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On s’explique mal, d’ailleurs, pourquoi ce spectacle/happening a été programmé à 19h. En fait, l’ensemble de la soirée n’avait ni queue ni tête… Déjà qu’on blâme souvent le Bluesfest d’Ottawa de ne plus être là pour le blues, d’habitude il y a au moins une programmation secondaire 100% blues.

En ce mardi soir, 11 juillet, on dirait que la ligne directrice de la soirée était : « tout sauf du blues! » En fait, « N’IMPORTE QUOI sauf du blues » Ça se traduisait par une fin de soirée où un dénommé Jake Owen occupait la scène principale avec son country-rock quelconque, devant l’une des foules les plus éparses qu’on ait vue au cours des dernières années pour une tête d’affiche.

C’est pas que les festivaliers n’étaient pas au rendez-vous. Mais plutôt que les vieux s’étaient entassés sous le toit de l’espace Bluesville pour voir les légendaires The Zombies — dont le dernier hit remonte à plus 50 ans — alors que les jeunes foulaient la petite bute devant la scène Blacksheep, où RL Grime — dont le dernier hit remonte à une semaine — faisait résonner son EDM-bass-music-trap à tout vent, avec ses lance-flammes et ses projections typiques du genre musical proposé. C’était là le seul fil conducteur de la soirée : les fans de Fetty Wap ont poursuivi la soirée avec RL Grime. Ça, ça fonctionne en terme de logique de programmation.

Dommage pour Jake Owen. Il avait pourtant apporté des palmiers avec lui sur scène. Mais le feu vient toujours à bout des palmiers.

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Ah oui, et pour rajouter à la confusion des genres musicaux, le groupe rock alternatif canadien July Talk était aussi de la partie, quelque part vers 20h. Fidèles à leur habitude, le duo chanteur-chanteuse formé de Peter Dreimanis et Leah Fay a attiré tous les regards, en plus de faire preuve d’une belle gratitude envers le Bluesfest (qu’ils ont remercié d’avoir été « le premier festival à les avoir inclus à leur programmation » à leurs débuts), ainsi qu’envers ce fan invétéré au premier rang, qui en était apparemment à son 75e spectacle de July Talk. Leah, qui est l’image même de la femme libérée, en a profité pour lui faire boire une gorgée de Jameson à même la bouteille.

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Bref, une soirée passablement chaotique, qui a attiré toutes sortes de publics, dispersés sur le vaste site du festival. Ça manquait de direction artistique, mais parfois, on aime mieux ça comme ça.

Le festival se poursuit mercredi soir avec LA grosse prise de cette édition 2017 : LCD Soundsystem. Compte-rendu et photos à consulter demain, sur Sors-tu.ca !

Photos en vrac du mardi 11 juillet :

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