Bluesfest d'Ottawa

Bluesfest d’Ottawa 2018 | 3 nuances de 90’s avec Dave Matthews Band, Courtney Barnett et Naughty By Nature

La nostalgie des années 1990 se manifeste de diverses façons ces temps-ci, et le Bluesfest d’Ottawa n’échappe pas à la tendance. Au cours des soirées de mercredi et jeudi dernier, par exemple, quelques-uns des gros noms à l’affiche nous replongeaient dans cette époque pré-2000, rappelant chacun une facette des genres musicaux du moment.

1. Les jam bands folk rock à la Dave Matthews Band

Tous ceux qui ont aimé et n’aiment plus autant qu’avant le Dave Matthews Band identifieront le tournant du millénaire comme point pivot. Il est vrai qu’après Under the Table and Dreaming (1994), Crash (1996) et Before These Crowded Streets (1998), Dave Matthews et sa bande avaient fait le plein de fans, qui appréciaient leurs chansons folk rock sentimentales, arrangées avec virtuosité et des petites touches jazzy et funk de bon goût.

C’est à partir de 2001 avec Everyday que ça s’est gâté, et les 5 albums qui ont suivi (dont le plus récent, Come Tomorrow, paru le mois dernier) n’ont rien fait pour enlever l’impression de mièvrerie associée au groupe depuis plus d’une décennie maintenant.  D’ailleurs, aucun album post-90 n’a connu un succès commercial comparable aux trois premiers disques.

On peut donc dire que le Dave Matthews Band roule encore en grande partie sur la nostalgie de son matériel des années 1990, et sa réputation de jam band hors-pair qui ne s’essouffle pas vraiment. Sauf que rien qu’à voir la réaction des fans lorsque le groupe entonne So Much To SayWhat Would You Say, Crash Into Me ou encore Ants Marching, c’est le vieux stock qui les intéresse, qui fait résonner une corde sensible.

D’autant plus que le groupe prend des libertés avec ses classiques, surtout sur Don’t Drink The Water qui prend des airs beaucoup plus féroces.

Et la nostalgie des années 1990, ça commence à être drôlement payant pour le Bluesfest. Rappelons que les Foo Fighters, figure marquante du mouvement post-grunge, a rempli les Plaines Lebreton à rebord la veille. Une foule imposante comme on en n’avait pas vu depuis le passage des Red Hot Chili Peppers (autre figure de proue des glorieuses nineties) il y a quelques années.  Et à vue de nez, à partir du haut de la grande roue, on voyait bien que le terrain du Bluesfest était archi-plein pour la venue du Dave Matthews Band…

 

2. Le grunge Cobainesque de Courtney Barnett

L’Australienne Courtney Barnett n’avait pas encore 4 ans lorsque Nevermind est paru. Son premier EP est sorti en 2012, soit plus de 15 ans après la mort de Kurt Cobain. Et pourtant, aucune chanteuse actuelle n’incarne mieux l’esprit grunge ténébreux et tonitruant de l’époque Nirvana que Courtney Barnett.

Pendant que le Dave Matthews Band donnait un long concert de deux heures et demie sur la scène principale mercredi, Barnett, elle, disposait d’une toute petite heure sur la modeste scène Blacksheep, de l’autre côté du musée, pour brasser la cage avec ses chansons fichtrement bien écrites, mais interprétées avec le mordant des meilleurs band de garage rock qui soit. Et elle l’a utilisée à bon escient, cette heure!

La finale avec, coup sur coup, Kim’s Caravan, Sunday Roast et l’explosif hymne Pedestrian at Best nous ramenait vraiment à l’époque où Seattle était le nombril du rock.

Elle a beau s’appeler Courtney, c’est pas elle qui va tuer le grunge cette fois-ci, bien au contraire!

 

3. Le rap old school de Naughty By Nature

On sait pas trop où ils se cachaient, ceux-là, mais Treach, Vin Rock et DJ Kay Gee sont de retour, dans le cadre de ce qui semble être (selon l’image projetée en arrière-plan de la scène) leur tournée de 25e anniversaire. Leur premier album est pourtant paru en 1991, mais bon…

Tout ça pour dire que Naughty By Nature joue la carte du party « old school hip-hop » à fond, avec des nombreux clins d’oeil aux grands de l’histoire du hip-hop, de 2Pac à Grandmaster Flash en passant par The Humpty Dance et A Tribe Called Quest. Et bien entendu, leurs deux hits à eux, soit O.P.P. et Hip Hop Hurray.

Ils ont beau avoir la quarantaine avancée, ça ne les a pas empêchés de boire des shots sur la scène, de lancer des condoms à la foule et d’inciter la gente féminine (célibataire) à se dévêtir. Party like it’s the nineties!

Seule déception : la soirée devait originalement se poursuivre avec un autre artiste « marquant » des années 1990 : Shaggy!  Hélas, Mr. Boombastic a dû se désister il y a quelques semaines, et le Bluesfest l’a remplacé par… Blue Rodeo. Pas exactement la même vibe, disons…

La tendance 90’s se poursuit ce soir, si vous considérez Beck comme un artiste « des années 1990 ».

En attendant, voici quelques photos en vrac des différents artistes qui se sont produit mercredi et jeudi :

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