Bluesfest d'Ottawa

Bluesfest d’Ottawa 2019 – Jours 6 et 7 | Rap gentil, découvertes funky et autres notes en vrac

Milieu de semaine plutôt tranquille du côté du Bluesfest d’Ottawa, alors que le rappeur Logic était la tête d’affiche du mercredi, et l’horrible artiste country-douche Kane Brown assurait le même rôle jeudi. Heureusement, il y avait quelques découvertes à faire, en Leikeli47 et GARÇONS, ainsi qu’un concert sous-apprécié de Yonatan Gat & The Eastern Medecine Singers. Retour un peu pêle-mêle sur ce qui nous a marqué ces derniers jours sur les Plaines Lebreton.

Si le rap a souvent mauvaise presse auprès de ceux qui le comprennent mal, on constate tout de même une montée de ce qu’on pourrait appeler « le rap bienveillant », qui devrait rassurer les parents inquiets.

Logic en est un excellent exemple.

« Those who know me know that I stand for one word : peace, love and positivity », laisse-t-il entendre en début de spectacle. Bon, première chose : c’est trois mots, ça. Pas UN mot. Mais sinon, bravo pour les belles valeurs.

Tout au long du spectacle, Robert Bryson Hall II (de son vrai) va répandre comme ça des mots gentils, des messages de tolérance, et d’amour et d’acceptation, à des miles de la rap game d’une majorité de rappeurs. Du gros hip-hop de bonne famille, un peu terne par moments, mais généralement assez sympathique.

Avec ses hits Homicide, Icy, Cocaine et 1-800-273-8255 (chanté seul, Alessia Cara n’étant pas dans les parages), Logic démontre une belle verve, un débit impressionnant, une maîtrise étonnante des syllabes rapides.  Les éclairages sont plutôt ingénieux, mais il manque à cette production un petit je-ne-sais-quoi qui nous permettrait d’avoir l’impression d’assister vraiment à un spectacle « tête d’affiche ».  Il n’est pas tout à fait encore là, malgré tout son bon-vouloir.

Parlant de rap bienveillant, Leikeli47 est un nom à retenir. Rafraîchissante, la rappeuse américaine cagoulée propose un son un plus badass que Logic, mais demeure somme toute propageuse de bonnes valeurs.

D’ailleurs, ça fait du bien de voir une femme rapper et inviter des dudes pour danser sur scène, plutôt que l’inverse (le cliché du rappeur qui invite des chicks sexy à twerker sur scène).

Avec des titres comme Bitch Switch, Miss Me, Girl Blunt et Money, elle a le matériel pour faire lever la foule, même si ce n’était pas vraiment plein à craquer et que peu de gens semblaient savoir qui elle est.

Leikeli47. Photo par Greg Kolz.

 

En ce qui a trait à Kane Brown, on a passé notre tour. La vie est trop courte pour les mauvais shows country.

Le choix alternatif devait être DJ Pauly D, de Jersey Shore, sur la scène secondaire, mais le DJ a dû annuler en raison des conditions météorologiques qui ont empêché son déplacement. On s’est donc rabattu sur Shakey Graves sous le toit du Bluesville. Le musicien texan a d’abord débuté avec une belle séquence blues-folk Americana en solo au début du spectacle : on a reconnu Hard Wired et Georgia Moon, ainsi que quelques autres trucs entre les deux, mais c’était un peu dur à suivre puisqu’il s’agissait d’un genre de long jam de style medley, semi-improvisé. Tout de même charmant.

Ça s’est gâché lorsque les musiciens de son band sont venus l’accompagner. Ça tombait soudainement dans un registre plus convenu, plus rock-alternatif quelconque.

* Shakey Graves. Photo par Greg Kolz.

Parmi les découvertes les plus prometteuses du festival à date, notons la présence du duo ottavien GARÇONS, qui donnent dans un soul funky teinté d’influences africaines. Ce n’est pas encore tout à fait à point, le duo étant encore en phase développement, mais les ingrédients sont pour le moins savoureux!

En gros, GARÇONS, ce sont les chansons de Deelo, charismatique chanteur nigérien installé à Ottawa depuis maintenant 7 ans. Julian Strangelove réalise leurs chansons, et joue divers instruments sur scène, accompagné de séquences pré-enregistrées.

C’est vraiment très catchy, et Deelo est fascinant à regarder sur une scène… ou même hors de la scène, lorsqu’il s’invite à danser au milieu de la foule.

Beau travail, GARÇONS.

Dernier petit point concernant Yonatan Gat & The Eastern Medecine Singers : ce projet mérite les bonnes dispositions pour être apprécié à sa juste valeur. Le Taverne Tour l’avait compris en bookant le spectacle à la Sala Rossa, où le quatuor autochtone pouvait prendre place au milieu de la foule, avec les musiciens du Yonatan Gat Trio autour d’eux. Consultez cet article pour comprendre toute notre appréciation.

Du côté du Bluesfest, on leur a confié la scène principale, à 20h, avant Logic. Pas tout à fait les meilleures dispositions. Lors de son dernier passage au Bluesfest, à l’été 2017, Yonatan Gat avait pourtant eu l’occasion de s’installer sur une petite scène au centre des gens dans l’espace Bluesville. Un setup semblable aurait été préférable cette année aussi, particulièrement avec l’apport des Eastern Medecine Singers.

Sur ce, le Bluesfest d’Ottawa se poursuit avec The Offspring et Alexisonfire vendredi soir, ainsi que Wu-Tang Clan, Snoop Dogg et les Pussy Riots samedi soir. Consultez notre retour en photos dès dimanche matin sur Sors-tu.ca!


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