Bruno Mars

Bruno Mars au Centre Bell | Notre critique (sans y avoir été)

Bruno Mars était de passage au Centre Bell hier soir, et comme il s’agit d’un spectacle très couru, Sors-tu.ca souhaitait vous en rapporter les meilleurs moments. Sauf que Bru-Bru (pour les intimes) a refusé l’accès aux médias. Et qu’on y est donc pas allés…

Qu’à cela ne tienne, à quoi bon se déplacer pour aller voir un spectacle quand les réseaux sociaux nous en rapportent les moindres détails et les photos les plus pertinentes !

C’est Reine-Marie Hayek qui résume le mieux la prestation apparemment-époustouflante de Bruno Mars sur la page de l’événement Facebook : « Bruno Mars ne déçoit jamais! C’était incroyaaaable!! ? »

« ?  » certain ! D’ailleurs, Marie Ève Brault, elle, y retournera « tellement ça passé trop vite ». (On ignore toutefois la durée du concert).

Sa réflexion au sujet du spectacle, de sa mise en scène, de la sono, et de la pertinence générale de Bruno Mars au sein du mouvement néo-funk de la pop grand public en 2017 est d’ailleurs accompagnée de cette édifiante photo où l’on peut voir que le chiffre romain XXIV a un quelconque rapport avec la mise en scène.

Photo par Marie Eve Brault, publiée sur Facebook.

Photo par Marie Eve Brault, publiée sur Facebook.

Même son de cloche du côté d’Instagram, où l’on pouvait apprendre que le show de Bruno Mars était « OMG so good » et « Tellement malade! ».

Cette vidéo nous démontre aussi qu’il y a eu des flammes, et que la scène disposait d’un toit.

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Il y avait aussi un écran géant. Idéal pour filmer une chanson au complet, dans la face de son voisin arrière.

Les chorégraphies avaient l’air « tight », mais c’est dur à dire en si petit, avec une caméra qui tremble.

Bruno ❤ #brunomarsmontreal #24kmagictour #centrebell #Show #incroyable #hbme

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Selon cette photo de Mia Parang, Bruno Mars a joué de la guitare. Bon guitariste, piètre guitariste ? On ne sait pas trop, ni même sur quelle chanson il s’est fait aller le pick, mais il y avait une guitare sur scène. Elle avait pas l’air branchée, toutefois… 

Photo par Mia Parang, publiée sur Facebook.

Photo par Mia Parang, publiée sur Facebook.

Du côté de Twitter ? Sans surprise, c’était LE MEILLEUR SHOW de l’année. Voire d’une vie.

Hashtag blessed, pis pas à peu près !

Finalement, selon Setlist.fm, Bruno Mars n’a joué que 3 chansons — pas étonnant que Marie Ève Brault trouvait que ça passait trop vite! — mais heureusement, il a interprété Uptown Funk, une reprise de Mark Ronson, ainsi que l’excellente Encore en entrée de jeu.

bruno-mars-setlistfm

 

Bref, un concert court, mais long. Le spectacle d’une vie. Bruno Mars à son meilleur, avec une guitare (branchée ou pas) et du feu.

 

La critique, quosse ça donne ?

Sur une publication Facebook d’un ami journaliste dénonçant la situation, un internaute se questionnait :

ça sert à quoi de faire la critique d’un show soldout que je ne peux revoir que si vais à Toronto, à NY, … Quand il s’agit de Louis-José Houde par exemple, qui va donner 26 shows à l’Olympia, je comprends, une critique peut me donner le goût d’acheter un billet pour le lendemain, mais les world-tour-one-night-only je sais pas trop à quoi sert réellement la critique. Ça ne lui fait pas vendre plus de billets pour le show d’hier en tout cas.

Selon cette logique, à quoi ça sert de décrire un match de finale de la Coupe Stanley, si on peut pas acheter de billets pour le prochain match, parce que c’est le dernier ?

Mais blague à part, la critique ne sert pas qu’à vendre des billets. En fait, ce n’est pas sa fonction première.

Les médias web spécialisés en culture (dont nous sommes, ainsi que les sites amis du collectif Culture Cible), et les grands médias traditionnels — dont la couverture du milieu culturel est de plus en plus sporadique et anecdotique — servent davantage à :

  • réfléchir aux oeuvres que les artistes nous proposent.
  • décrire à ceux qui l’ont manqué ce qui s’est passé.
  • inciter à la discussion pour ceux qui y ont assisté.
  • donner des clés pour mieux comprendre la proposition artistique.
  • refléter la vitalité artistique d’une ville.
  • comparer les oeuvres entre elles.
  • analyser une performance artistique du point de vue d’un « spectateur professionnel », pour qui l’objectivité est peut-être purement inaccessible, mais tout de même un idéal vers lequel tendre. Plutôt que le point de vue d’un(e) fan qui a payé 200$ pour voir en personne l’idole qui décore son mur en posters.

Bref, dans un cas comme un concert pop au Centre Bell, la critique sert à prolonger la vie d’une oeuvre qui dure 1h30 en créant une conversation renseignée autour de cette soirée.

Ce n’est ni la vérité infuse, ni une autorité en matière d’opinion. Juste un point de vue renseigné, relativement objectif (dans la mesure du possible), qui vise à faire réfléchir et à échanger.

Un artiste qui refuse l’accès aux médias préfère par le fait même conserver autour de son oeuvre un discours purement complaisant, plutôt que de laisser échanger des points de vue contraires, potentiellement moins roses.

Sur ce, ne manquez pas notre critique du spectacle de Lady Gaga au Centre Bell le 4 septembre… Selon les rumeurs, ça risque d’être un peu la même chose… #blessed

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