Children of Bodom

Children of Bodom à Montréal | Contraste d’énergies

Présentant son nouvel album Hexed, Children of Bodom a encore rempli la place et fait plaisir à un public déchaîné malgré un Alexi Laiho vraiment pas en forme. Des ouvertures honorables et variées avec Swallow The Sun et Wolfheart : retour sur une soirée de métal finlandais.

C’est presque une routine pour COB, et on l’impression de les voir tous les ans au Corona. Mais c’est encore une salle comble et tous les billets étaient vendus. Les voici qui revenaient présenter leur nouvel album Hexed, dans une tournée nord-américaine commençant par le Québec.

Le Cercle d’Invocateurs

Summoner’s Circle ouvrait avec la prestation la plus occulte de la soirée, mené par un shaman des ténèbres aux yeux bandés. Un doom teinté de black metal avec des riffs intéressants, une mise en scène et des sons travaillés des deux guitares : un groupe intéressant à revoir peut-être dans un autre contexte, plus propice à leurs invocations, petite salle et plus long set. Définitivement du potentiel.

Cœur de Loup

Wolfheart enchaîne avec son death mélodique quand même bien envoyé. « On joue plus souvent ici qu’en Finlande ! La seule chose qui me manque, c’est un mosh-pit… » La provocation marche et le pit éclate. Les sons de guitare s’ajustent pendant leur concert pour mieux porter leur musique qui ne réinvente pas la roue du métal scandinave mais reste bien exécutée et voir leur fanbase s’agrandir.

Avale le Soleil

Le groupe le plus lent de la soirée est très attendu, défendant son dernier When A Shadow Is Forced into the Light. Swallow The Sun maîtrise son art et sa musique nous emporte dans des atmosphères sombres et épiques à la fois. Malgré les longueurs de certaines chansons, les Finlandais livrent une prestation de qualité. Remarquable alternance entre passages calmes, arpèges de guitares planants pour s’emporter dans des passes plus lourdes et puissantes mais toujours mélodiques. Un groupe dont la musique prend une toute autre dimension sur scène, envoûtante et presque méditative. Pas facile avec le public de Bodom qui trouve que ça bûche pas assez, mais Swallow The Sun s’en sort avec les honneurs.

Les Enfants de Bodom

Plus de vingt ans au compteur et plusieurs générations de fans, des albums moins remarquables dans les dernières années, mais force est de constater que COB attire toujours les foules. La couleur de ce soir est plutôt dans le style Hate Crew Deathroll, auquel ressemble d’ailleurs leur dernier abum Hexed, dont les titres comme Under Grass and Clover ou Platitudes and Barren Words passent bien le test du live. Le son est meilleur que leur dernier concert, mieux défini pour apprécier toutes les subtilités de leur musique, même si on est bien loin des envolées épiques de leurs débuts. « Nous adorons Montréal, c’est toujours génial ici, j’aurai préféré qu’on joue ici à la fin de la tournée plutôt qu’au début ! » déclare le bassiste Henkka dans son français impeccable. Le « nouveau » guitariste Daniel Freyberg s’affirme, plus à l’aise sur scène, donnant un très bon show, ayant même un duel de guitare avec Alexi dans un des derniers morceaux. Même si on reste loin du jeu et feeling de Roope Latvala.

Mais il est un élément que tout le monde ne peut s’empêcher de remarquer. Comme si la faucheuse, mascotte des pochettes d’albums de COB, s’était rapproché d’Alexi. Le leader emblématique du groupe affiche un teint cadavérique et il est maigre comme jamais, se déplaçant lentement, les yeux fixés sur son manche de guitare. L’exécution de ses nombreux solos est impeccable, mais l’énergie n’est vraiment pas là, on se demande presque comment il va se rendre jusqu’au bout de la tournée. En espérant qu’il puisse bien vite se rétablir du quelconque mal qui l’affecte présentement.

Le public n’en reste pas moins énergique et le mosh-pit est intense. Surtout sur Sixpounder et Angels Don’t Kill, qui deviennent aujourd’hui des titres « old-school ». Il faudra attendre le rappel pour entendre des vrais titres anciens avec le mélodique Hate Me et Downfall. Children of Bodom évolue, change avec les années et son public aussi. Une valeur sûre qui maintient sa place dans les grands noms du metal scandinave, soutenu par des jeunes générations qui ne se préoccupent pas vraiment de la quasi-absence en concert des trois premiers albums monumentaux qui ont fait leur histoire.

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