Cirque du Soleil 2015 | Toruk – Le premier envol, inspiré d’Avatar, au Centre Bell

C’était soir de première mondiale, ce lundi 21 décembre au Centre Bell alors que le Cirque du Soleil dévoilait enfin son nouveau spectacle inspiré du film Avatar de James Cameron. Une expérience haute en couleurs qui saura émerveiller toute la famille.

Le spectacle se présente en fait comme un genre de « live-action », comme une pièce de théâtre immersive à plus grand déploiement. On y retrouve des acteurs, oui, mais aussi des marionnettes géantes. Les décors sont en grande partie virtuels. Ce sont surtout des projections qui servent aux changements de tableaux. Pensez à La marche des dinosaures, ou bien à Dragons, live et spectaculaire (adapté du film How to train your dragon), aussi présentés au Centre Bell il y a quelques années. On se retrouve devant le même genre de divertissement, mais en meilleure qualité.

L’apport de Lemieux-Pilon

Pour recréer l’univers fabuleux, coloré et incroyablement vivant des Na’vi, ces êtres bleus imaginés par James Cameron dans le film Avatar, succès et record incontesté (avant que l’épisode 7 de Star Wars ne s’en mêle…) du box-office mondial, le Cirque du Soleil a retenu les services de Michel Lemieux et Victor Pilon, dont la réputation les précède.

Toruk Le Cirque du Soleil - Montréal - 2015-24

Et visuellement, c’est franchement impressionnant. On y croit, à la faune et la flore de la magnifique planète de Pandora et on a presque l’impression d’y être. Le sol réagit au passage des personnages, c’est coloré et animé et on sent l’univers vivant. Ne manque que les odeurs et on s’y croirait vraiment. Le facteur visuel et le travail du duo de 4D Art est sans aucun doute le point fort de la production.

La trame narrative est plutôt banale et déjà-vu et le suspense pas très fort. Mais celui-ci n’est pas nécessaire non plus. On assiste au spectacle davantage pour reconnecter avec l’univers de Pandora, et pour s’émerveiller devant ce monde fascinant et coloré.

Quelques déceptions

L’une des caractéristiques clé d’un spectacle du Cirque du Soleil est généralement la musique, qui non-seulement accompagne l’intrigue tel un personnage en soi, mais est aussi assurée par un groupe de musiciens et de chanteurs directement sur scène et qui s’adapte au déroulement des numéros souvent de nature imprévisible. Or, dans le cas de Toruk, on a recourt à une bande sonore pré-enregistrée (outre une chanteuse et un percussionniste sur scène), probablement en raison du trop grand nombre d’actions scéniques à coordonner et des projections visuelles. Un facteur qui enlève peut-être une touche de spontanéité au spectacle, d’ordinaire la signature du Cirque du Soleil.

Il faut dire que l’on n’assiste pas non plus à des acrobaties à grand déploiements, comme pour une création originale de la compagnie. Quelques numéros sont impressionnants, sans toutefois créer une attente ou un suspense.

Enfin, dès notre entrée dans l’amphithéâtre, on nous incite à télécharger et à utiliser l’application mobile de Toruk, pour faire partie, nous aussi, du spectacle. Une belle idée qui au final, n’a peut-être pas été exploitée à son meilleur. Les quelques fonctionnalités proposées sont intéressantes, mais trop peu nombreuses pour en justifier l’utilisation. Peut-être que si un plus grand nombre de spectateurs y prenait part, l’expérience serait davantage séduisante.

Une expérience enveloppante

Malgré ces bémols, l’expérience complète de Toruk – Le premier envol en est une complètement immersive. La production prend soin de placer les effets sonores devant la scène, mais aussi dispersés à travers les estrades pour qu’on se sente enveloppés par les bruits ambiants et l’atmosphère du lieu. Certains acrobates virevoltent aussi au-dessus du public, comme si celui-ci faisait partie intégrante du spectacle.

Toruk Le Cirque du Soleil - Montréal - 2015-21

Mention spéciale au tableau Tawkami, présentant une genre de chorégraphie florale, des plus colorées et élégantes du spectacle. Même chose du côté de l’arbre des âmes, au coeur de l’intrigue du spectacle, qui semble presque vivant. Mention aussi aux rituels présentés, aux manières de se mouvoir des acteurs et aux coutumes jouées. L’univers des Na’vi semble avoir été étudié dans ses détails les plus infimes et cela transparait dans le spectacle.

En somme, un très beau spectacle pour la famille durant les Fêtes, ou pour les grands amateurs du monde d’Avatar. Les enfants seront certainement émerveillés par cette expérience hautement sensorielle.

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