Société de Concerts de Montréal (SCM)

Concert Créations à la salle des jeunesses musicales du Canada | La relève de la musique contemporaine

La société de Concerts, dont l’ambition est de lancer les artistes montréalais de la relève classique, nous invitait à son premier Concert Créations. Au programme, neuf pièces de tous genres, de tous les horizons, créées par de jeunes compositeurs et  jouées par cinq interprètes talentueux.

En première partie de concert, après un mot de la part de la présidente de la Société de Concerts, Pascale Brigitte Boilard, puis des remerciements de la part du directeur artistique Pascal G.-Berardi, à la fois interprète vocal et compositeur, nous avons pu entendre cinq pièces issues de courants et d’inspirations musicales très diverses. Entre duos piano/chant puis piano/violoncelle et pièces solistes pour violoncelle, flûte et piano, la première partie nous a donné l’occasion d’apprécier tour à tour le jeu de chacun des interprètes, très talentueux et mettant toute leur énergie dans des pièces parfois arythmiques, parfois atonales, souvent virtuoses. Il faut dire que la plupart des compositeurs assistaient en personne au concert, ce qui a sans aucun doute motivé les musiciens à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Tandis que certains compositeurs empruntaient beaucoup aux formes de la musique classique (Luis Ernesto Pena Laguna et sa pièce pour piano Devas, très hispanisante, ou encore Pascal G.-Berardi avec Dialogue, une sonatine pour saxophone et piano), d’autres se sont démarqués par des compositions plus audacieuses et souvent moins comprises par le public : Corps, fleur, arbre, pour violoncelle de Mathilde Côté, nous a laissé sur notre faim ; tandis que Ni ici, ni là-bas, une oeuvre pour flûte basse de Juro Kim Feliz, présentait une impressionnante recherche sur le champ des possibles entre la flûte et le souffle de la flûtiste.

Trois pièces pour chant ont également été entendues : Deep in the Quiet Wood (piano et chant) de Joshua Fishbein, qui ouvrait le concert ; But when you come (violoncelle et chant) de Nathanael Gubler, et Preserve me, O Lord (piano et chant) de Bracha Bdil. Les trois compositions ont exploré tour à tour les possibilités de la voix et de l’interprétation lyrique, entre emprunts à la musique baroque, à l’aria d’opéra ou recherche sur les intervalles.

La deuxième partie du concert a été marquée par la recherche rythmique, notamment avec les pièces Artifices (piano et violoncelle) de Francis Battah et l’incroyable L’écorce des cure-pipes, quatuor qui terminait le concert, composé par Félix-Antoine Coutu. Entre départs complexes et décalages rythmiques, on a pu apprécier avec ces oeuvres à la fois l’ingéniosité des compositeurs, mais surtout la virtuosité et la synergie parfaite des interprètes, qui ont contribué toute la soirée à donner aux pièces leurs lettres de noblesse.

Louis-Philippe Bonin aux saxophones soprano et alto, Karine Bouchard au violoncelle, Pascal G.-Berardi (décidément, quelle polyvalence) à la voix, Marilène Provencher-Leduc à la flûte basse et à la flûte traversière, ainsi que notre collaboratrice Jeanne Hourez au piano ont réellement illuminé chaque pièce, aussi bien en solo qu’en duos puis en quatuor. On a été marqués par la très belle écoute dont a fait preuve chaque musicien, condition nécessaire à la réussite d’oeuvres aussi complexes que celles qui ont pu être entendues.

La synergie musicale était au rendez-vous, et on félicite chaleureusement tous les musiciens qui ont très bien interprété les compositions de la soirée. Mentions spéciales à la flûtiste pour sa pièce solo incroyablement virtuose, à la pianiste pour sa présence attentive dans six des neuf compositions, au saxophoniste pour la richesse de la sonatine, au chanteur pour les écarts d’intervalle impressionnants et à la violoncelliste pour son timbre très riche et sa recherche sonore.  Oui, mentions spéciales à chacun d’entre eux pour des interprétations comme on souhaiterait en entendre plus souvent!

À la fin du concert, il nous a été proposé de décerner des « coups de coeur » aux compositions qu’on avait le plus apprécié, et le public a également été invité autour d’un buffet à discuter avec les interprètes, les compositeurs et les membres de la Société de Concerts. Attention très appréciée qui a permis aux néophytes de mieux comprendre certaines oeuvres parfois complexe à appréhender, et à tous de partager son amour de la musique autour d’une collation.

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