Karim Ouellet

Coup de coeur francophone – Jour 8 | Karim Ouellet au Club Soda : L’amour avant tout

Karim Ouellet a eu droit à un Club Soda épars, jeudi soir, lors de cette huitième soirée du Coup de coeur francophone. Il a tout le moins offert une performance bien rodée, faisant fis du manque de monde, en se donnant corps et âme dans sa musique.

Peut-être que c’est parce c’était un jeudi, peut-être que c’est parce que la programmation est si diversifiée qu’il faut faire des choix, peut-être que c’est parce que l’album Trente de Karim Ouellet roule depuis un bon moment déjà; le public du chanteur ne lui a pas offert un Club Soda plein à craquer, mais il était bien au rendez-vous, faisant pleuvoir les applaudissements et chantant en choeur.

L’auteur-compositeur-interprète est arrivé sur scène, masque de renard au visage, vêtu d’un complet-cravate. Sur scène, on dénombre cinq musiciens, tous revêtant une camisole de basketball arborant le nombre 30, en plus de deux choristes, puis un écran en fond de plateau en forme de tête animale sur laquelle est projetée diverses formes et images.

Il entonne d’entrée de jeu sa nouvelle chanson Chapitre 1 suivie de Chapitre 3, toutes deux tirées de son plus récent album surprise Aikido. Il relève les yeux de sa guitare — qu’il manie d’ailleurs très habillement — puis nous salue et demande à la foule qui dans l’assistance ne le connait pas, ni lui ni sa musique, à main levée. Quelques mains timides de lèvent et Karim les assure que « ce soir, on va essayer de vous convaincre ».

Il poursuit avec le morceau Prélude de son album Trente. Il présente ensuite à sa droite King Abid qui assure les percussions pour la soirée. Karim nous assure que celui-ci se dégênera bientôt et se déchaînera sur scène. S’ensuit Dans la nuit qui tombe où les cuivres sont à l’honneur — on remarque que c’est Jonathan Drouin au saxophone et Thomas Hébert à la trompette qu’on connait bien de la formation Valaire — puis c’est dans La Course que la bête Abid se déchaîne, celui-ci venant jouer le rôle de MC dans la chanson.

Le public était assez varié: on retrouvait la jeune vingtaine habituelle au parterre, mais aussi certains cocons familiaux au deuxième étage. Que Karim l’ait remarqué ou non, il nous a joué sa berceuse Il était une fois en la dédiant à tous ceux qui ont des enfants ou sont en voie de devenir parent, ainsi qu’à tous ceux qui aiment les enfants « dans les limites de la loi » — qu’on se le tienne pour dit. C’était un moment qui a permis à tous de reprendre son souffle.

Micro ouvert

Tout au long de la soirée, Karim glissait souvent le nom de son bon ami Claude Bégin, soit pour faire la promotion de son nouveau vidéo clip ou pour souligner leur amitié, pour finalement que le principal intéressé monte sur scène pour venir pousser la chansonnette. Il nous a fait offert une performance « imprévue » de Des coeurs par la tête, clairement pratiquée d’avance. Bon, c’est catchy, c’est sympathique, mais c’est pour le moins un peu radio commerciale comme chanson.

Karim Ouellet poursuit après avoir remercié son ami avec son succès L’amour. Après le premier refrain accompagné des voix du public, il change du tout au tout le rythme de la chanson familière pour en faire une version presque hip hop avec sonorités assez lourdes, la rendant moins hop-la-vie qu’à son habitude. Les dernières notes de la chanson ont créée un pont vers un nouveau morceau que la cadette de Karim, Sarahmée, est venue chanter. Les deux ont ensuite partagé un moment acoustique familial avec le morceau Laisser tomber, tiré de l’album Légitime de Sarahmée.

L’amour avant tout

Entre les chansons, Karim n’a pu s’empêcher de glisser le nom du nouveau président des États-Unis. Il a bien insisté sur sa volonté de ne pas lui donner plus d’attention qu’il le fallait, mais il s’est arrêté à deux moments dans le spectacle pour en parler, comme nous, visiblement dépassé par les événements. Il nous a raconté l’anecdote d’un soûlon dans les rues de Montréal scandant « Fuck Donald Trump », anecdote qui en fait rire plus d’un.

King Abid a alors sorti son cellulaire et a demandé à Karim de faire crier ce slogan à la foule. Ce dernier a affirmé ne pas vouloir combattre la haine par la haine et a choisi de plutôt nous faire scander « L’amour avant tout » avant d’ajouter les variantes « La famille avant tout », « Les burgers avant tout » et « La pizza avant tout ». C’était une belle façon de souligner les résultats de l’élection avec une vision plus optimiste, nous rappelant que, d’accord ou pas d’accord avec l’élection, la vie continue.

Karim Ouellet nous a tout donné, sautant, dansant et courant sur scène pour garder son public allumé. La foule en retour a chanté à pleins poumons pour combler l’espace libre du Club Soda de leurs voix. On a pu voir Karim Ouellet revêtir son costume de loup pour le rappel avec Karim et le Loup, une belle façon de terminer la soirée avec l’air accrocheur qui nous tourne encore dans la tête.

Vos commentaires