Coups de coeur

Coups de cœur 2017 à la TOHU | Que le meilleur du cirque contemporain!

Suite au succès de la première édition l’année dernière, la TOHU nous revient avec ses plus grands Coups de cœur. Un spectacle international de 75 minutes au total, constitué de neuf numéros circassiens se voulant un condensé de haut niveau de ce qui se fait de meilleur sur la piste actuelle de la planète cirque.

Entre les mains du même metteur en scène que l’an passé, Fernand Rainville, qui a travaillé beaucoup au théâtre, mais aussi au Cirque du Soleil, la soirée commence par deux finissants de l’École nationale de cirque, Maxime Blanckaert et Nathan Briscoe. Dans la discipline du cadre russe et du main à main, les deux Québécois offrent un numéro fort en ouverture, sur la vaste scène circulaire de la TOHU.

Alexis Vigneault.

Alexis Vigneault.

Suit un autre artiste québécois, Alexis Vigneault, avec un numéro déconcertant qu’il a complètement inventé lui-même, en lui donnant le nom de lampe acrobatique. C’est d’ailleurs lui la grande surprise de la soirée, alors qu’il s’exécute en mille prouesses avec une simple lampe suspendue. Il s’accroche à cette lampe allumée et la fait virevolter avec lui dans les airs, ajoutant des figures aériennes tout à fait originales, avec la belle audace de celui que rien n’effraie.

Du Royaume-Uni nous vient ensuite Charlie Wheller avec un numéro très maîtrisé de roue Cyr, soit un large cerceau à ne pas confondre avec la roue allemande qui elle est double. Sa performance est tirée du spectacle Bromance, figure de proue du dernier Festival Montréal Complètement Cirque. D’une grande habileté de mouvements, tous époustouflants, cette roue et lui ne font qu’un.

Les sangles, qui sont un genre de cordes élastiques suspendues, seront exploitées par deux Ukrainiens du Cirque du Soleil, Dmitriy Lykov et Kirill Liannoi. Il est assez renversant de seulement penser à toute la force nécessaire pour se superposer à l’horizontale dans les airs, comme ces deux athlètes au torse nu bien découpé y réussissent sans la moindre faute.

Aussi enhardi est le numéro de jonglerie de l’Américain Eric Bates. Ce grand élancé portant chemise blanche et nœud papillon noir, arrive à faire tenir en équilibre sur son menton une empilade de plusieurs boîtes à cigares. Là encore, du jamais vu.

Une virtuose de la corde lisse, Lauren Joy Herley, faisant partie du Cirque Éloize, a performé aussi dans la création originale de Varekai. Avec sa longue tignasse libre comme elle, s’exécutant sur une musique de Jorane, elle aura livré le numéro le plus applaudi de la soirée.

Du Québec également, Laurence Racine, se démarque par un numéro de son cru avec son appareil appelé bungee loop. Depuis l’âge de 11 ans, cette Amazone a exercé avec talent un peu toutes les principales disciplines du cirque. Son numéro aérien est entièrement innovateur.

La compagnie Barcode Russian Bar, originaire de France, du Canada et des États-Unis, est représentée par un trio dans un brillant numéro de barre russe. La planche, souple, tenue aux extrémités par deux gars, permettra à la fille du groupe de réaliser dans les airs d’incroyables exploits acrobatiques.

Le numéro de clôture, plus faible, est exécuté par un autre Ukrainien, Anatoliy Zavlievskiy, gagnant du Grand Prix du Festival Mondial du Cirque de demain à Paris, ainsi que du prestigieux prix Clown d’or au Festival international de Cirque de Monte-Carlo. Le maître équilibriste, tout vêtu de blanc et évoluant sur un cercle aussi blanc, livre une performance qui s’apparente davantage à la danse qu’au cirque proprement dit.

Comme l’année dernière, c’est Sébastien Soldevila, cofondateur et codirecteur artistique de la compagnie Les 7 Doigts, qui fait office de maître de cérémonie. Ses petits commentaires anodins, drôles en rien du tout, de même que ses moumouneries entre les numéros (il va jusqu’à choisir un homme dans le public qu’il fait monter sur scène en l’appelant mon chéri), sont plutôt affligeants.

Ce qui fait que, d’un numéro à un autre, l’on doive faire l’effort d’oublier le MC et nous reconcentrer, pour retrouver la tension, les sensations fortes propres aux accomplissements toujours renouvelés de cette périlleuse et courageuse pratique. Le cirque étant un art extrême.

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