Cristian Macelaru

Cristian Măcelaru et l’Orchestre Métropolitain | Piccolo et légèreté pour l’arrivée du printemps

L’orchestre métropolitain donnait vendredi le troisième concert d’une série de quatre ayant pour programme Gli Ucelli (Les Oiseaux) d’Ottorino Respighi, le Concerto pour piccolo et orchestre (op.50) de Lowell Liebermann et la Symphonie n.6 en Fa Majeur « Pastorale » de Beethoven. Retour sur un concert plein de légèreté.

La soirée a commencé en douceur avec la pièce de Respighi, un compositeur emprunt d’influences baroques à l’heure où d’autres font du moderne : la création de Gli Ucelli date en effet de 1928. Beaucoup de citations à d’autres compositeurs dans cette pièce délicate qui ne rendait pas vraiment hommage à l’orchestre Métropolitain : peu de tuttis, beaucoup de sourdines et un public qui se trémoussait d’impatience en songeant à la suite du programme. Après vingt minutes d’une netteté musicale impeccable mais qui manquaient réellement de vie, le chef invité Cristian Macelaru a salué le public et a décrit en quelques mots le fil rouge du concert : le printemps, la nature et les oiseaux. Un thème cohérent malgré la neige dehors qui continue d’alourdir les perspectives estivales.

L’orchestre s’est donc préparé pour laisser place à sa soliste et collègue joueuse de piccolo, la pépiante Caroline Séguin. La pièce de Liebermann est une des rares composées pour cet instrument. Elle met en valeur les sonorités chaleureuses empruntes d’harmonies de cette toute petite flûte traditionnellement en bois, sans que le côté parfois criard du timbre suraigu ne vienne jamais entacher la composition. Sur les deux premiers mouvements, chef et soliste ont parfois eu du mal à s’entendre : Caroline Séguin peinait à suivre le tempo volontairement très lent de Cristian Măcelaru qui la mettait en difficulté par rapport à la respiration. Le troisième mouvement, presto, a en revanche fait briller la joueuse de piccolo avec des phrases virtuoses impressionnantes, dignes du chant délicat d’un petit oiseau. Malgré un très léger cafouillage à la fin, on a pu apprécier les talents de compositeur de Liebermann et la douceur du timbre de l’instrument de Caroline Séguin, bien mis en valeur par un orchestre qui a su se faire discret pour accompagner le piccolo.

Mais il était difficile pour le public de s’attarder réellement sur ce début de concert, un peu pâle face au monument qu’est la Pastorale. Il est parfois plus facile de rapprocher des oeuvres avec une orchestration similaire plutôt que trois compositeurs qui abordent le même thème de manière significativement différente.

Après l’entracte, la Pastorale de Beethoven est partie vite. Très vite : le chef Măcelaru a lancé l’orchestre allegro, oubliant un peu le ma non troppo qui suit dans l’annotation originale. Enfin, le bel orchestre métropolitain a résonné complètement dans la maison Symphonique, avec des tuttis brillants, aussi légers que puissants quand il fallait l’être. On a pu entendre une très belle interprétation de la pièce, avec des couleurs et des nuances bien menées par le chef invité et bien suivies par l’orchestre. Le quatrième mouvement, l’orage, a même arraché quelques frissons à la foule.

Après de chaleureux applaudissements, le public s’est arraché au printemps pour affronter la slush dans le brouillard de Montréal. On retiendra de ce concert de belles couleurs et des interprétations de grande qualité, auxquelles il a manqué parfois un peu d’enthousiasme musical. Et si on a hâte que le printemps arrive vraiment, c’est bien pour une raison : que cessent enfin les quintes de toux dans la maison symphonique entre chaque mouvement de chaque morceau.

L’Orchestre Métropolitain et Cristian Măcelaru interprèteront à nouveau ce programme le 1er Avril à l’auditorium Mc-Mercier d’Hochelaga-Maisonneuve.

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