Atlas Sound

Critique album: Atlas Sound – Parallax

Atlas Sound - Parallax Atlas Sound Parallax

Pour un projet solo, Atlas Sound produit des albums à un rythme effarant. Sa troisième offrande depuis 2008, Parallax, prouve que cela est probablement dû au trop plein d’inspiration de Bradford Cox, membre fondateur et seul aux commandes. Surprenant et innovateur, c’est un voyage planant dans le monde d’un excentrique.

Parallax n’est certainement pas pour tout le monde. Difficile parfois de trouver la « chanson » à travers les sons psychédéliques, numérisées et tordus.

En grattant un peu, on retrouve des bases pourtant très pop et conventionnelles, au point même d’en avoir une sensation de déjà vu. Par exemple, l’effet de dégradation sonore à la fin de Amplifiers ressemble drôlement à celui à la fin de Karma Police, chanson bien connue de Radiohead.

 

Une légèreté apaisante

Bien que nécessitant quelques écoutes pour être apprivoisé, Parallax demeure détendu, sans affolement. Tellement que, parfois, on dirait que Cox va s’endormir au micro, notamment sur Modern Aquatic Nightsongs.

Le reste du temps, cette approche fonctionne à merveille. L’album possède une sorte de légèreté, comme si les notes ne tenaient qu’à un fil avant de se laisser emporter par la voix distincte de Cox, qui semble canaliser le style de Bjork. Et c’est vraiment la beauté de Atlas Sound: de bâtir une ambiance, de se laisser emporter dans la subtilité.

Toutefois, certaines pièces auraient avantage à être plus fermement ancrées, question de donner un peu plus de punch. C’est possiblement ce que Cox voulait éviter, ou peut-être s’est-il perdu à travers les nuages sonores qu’il tapissait.

Les bases restent tellement solides que cela est rapidement pardonné. Mona Lisa, l’une des chansons les plus conventionnelles, témoigne que Atlas Sound peut aussi produire des rythmes accrocheurs. La merveilleuse pièce de fermeture Lightworks pétille d’ambition, propulsée par un effet de réverbération de guitare unique.

Parallax est un type d’album rare; innovateur et familier à la fois, il aspire son auditeur dans son univers et ne lâche prise qu’à la toute fin. Bien qu’il ne soit pas pour tous, c’est un univers qui mérite d’être visité.

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