Ben L'Oncle Soul

Critique album | Ben l’Oncle Soul – À coup de rêves

Ben L'Oncle Soul - À coup de rêves Ben L'Oncle Soul À coup de rêves

Pour l’écriture de son deuxième disque, Ben l’Oncle Soul, ce Français qui a fait danser le monde entier en 2010 avec sa musique soul inspirée des années 60, est allé à la rencontre d’un groupe américain appelé les Monophonics et avec eux a enregistré son deuxième album, À coup de rêves. Composé de titres originaux en anglais et en français, ainsi qu’une reprise d’un classique d’Al Green, ce nouveau disque témoigne d’une plus grande maturité chez le chanteur.

Dès la première écoute, on sent la différence d’avec le premier album : c’est plus chaleureux, plus sensuel, plus cru. Musicalement, À coup de rêves se colle davantage aux enregistrements classiques de la musique soul. La pièce d’ouverture, Walk The Line, avec sa guitare rêveuse accompagnée de cordes, cuivres, basse et batterie, nous fait dodeliner de la tête pendant que la voix de l’oncle Ben (Benjamin Duterde de son vrai nom) nous émeut profondément.

On sent, en effet, une plus grande assurance chez le chanteur, qui se laisse aller aux émotions intimes. Son chant colle parfaitement aux chansons et n’a rien à envier aux grands noms qui l’ont influencé (Redding, Cooke, Gaye et autres).

Le son des Monophonics et la voix de Ben forment un mariage parfait. Hallelujah !!! (J’ai tant besoin de toi) est une pièce dynamique qui prouve que le chanteur maîtrise à fond le genre et a très bien compris ses codes. Une autre pièce majeure de l’album est Ailleurs, une ballade appuyée par un jeu de cuivres digne du son Stax, une rythmique percutante et des chœurs d’une grande beauté.

L’album regorge de clins d’œil musicaux. Par exemple, Carry Me débute sur un jeu de trompettes qui rappelle Try A Little Tenderness d’Otis Redding. Et l’intro de So Hard to Find évoque quelque peu I Put A Spell on You de Screamin’ Jay Hawkins.

Le chanteur offre une reprise d’Al Green, Simply Beautiful, en duo avec Keziah Jones, et c’est tout à fait charmant.

Dans l’ensemble, le disque rappelle davantage une production d’époque, un disque sorti dans les années 60, qu’un produit contemporain. Les chansons n’ont peut-être pas le potentiel commercial d’une Soul Man ou Petite Sœur, ou encore la reprise que le chanteur avait faite de Seven Nation Army, mais À coup de rêves est de loin supérieur au premier album. Plus homogène, totalement assumé, maîtrisant à fond la recette de ce genre si particulier, Ben l’Oncle Soul nous a concocté un disque qui risque fort bien de laisser sa marque, malgré qu’il fasse office d’ovni dans le paysage musical de 2014.

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