Big Boi

Critique album | Big Boi – Vicious Lies And Dangerous Rumors

Big Boi - Vicious Lies And Dangerous Rumors Big Boi Vicious Lies And Dangerous Rumors

Big Boi, moitié d’Outkast, nous présente son deuxième album solo officiel du nom de Vicious Lies And Dangerous Rumors. Un album qui tient beaucoup plus de la compilation ou du « sampler » de maison de disque que de l’œuvre entière.

Les attentes sont grandes quand, d’un, tu es un membre d’Outkast, et de deux, tu as offert au public le seul album hip hop de 2010 capable de lui rappeler que Kanye West ne fut pas l’unique artiste urbain à sortir quelque chose cette année-là.

Mais alors que Sir Lucious Left Foot : The Son Of Chico Dusty montrait que Big Boi savait traverser les genres, le présent album ne fait que démontrer que l’homme est capable d’étaler les ingrédients, sans cette fois les malaxer de main de chef.

C’est que des 17 pistes dudit record, une seule, Apple Of My Eye, offre un Big Boi sans acolytes. Les 16 autres sont des ramassis de collaborations donnant l’impression que quelqu’un s’est dit que, plutôt de produire des instrumentaux mélangeant rap, pop, funk et électro, il serait plus simple de faire rapper un gars sur des beats de groupes individuellement spécialisés dans chacun de ces types de musique.

Ça donne 3 collabos avec le duo pop-électro Phantogram, et autant avec les très électroniques Little Dragon. Ça en donne aussi de beaucoup moins convaincantes, comme Shoes Running, qui n’est sauvée que par les prouesses lyriques de Boi, et au contraire ruinée par B.O.B et un beat fourni par Wavves qui pourrait avoir été volé à n’importe quelle chanson indie des 5 dernières années.

Il y a aussi la désagréable présence de Ludacris, qui après près de 15 ans de carrière ressent toujours l’irrépressible besoin de nous rappeler son nom à chaque demi-couplet. Ludacris – au même titre que Pikachu ne sait dire que « PIKA ! » – ne sait, lui, dire que « LUDA ! ».

Étrangement, par contre, le duo Big Boi/Kelly Rowland sur Mama Told Me est une réussite, supportée par une musique qui semble tout droit sortie des fanny packs de Chromeo. Lines, avec A$AP Rocky et Phantogram est aussi un délice.

Ceci étant dit, on rajoute au sentiment d’éparpillement en fin d’album, alors que celui-ci se termine sur 4 pièces au goût de R&B prononcé (heureusement non consécutives grâce à Higher Res, pièce rappelant plutôt le Piu Piu montréalais), qui nous confirment ceci : le R&B, ce n’est pas tant la force de Big Boi.

De toute façon, les seules forces qu’il peut exploiter ici sont son maniement des mots et sa facilité pour les débits impressionnants, parce que côté musique, il est étouffé par les innombrables voix des artistes qu’il a invités.

Quand il y a trop de monde à un party, ce n’est pas plus plaisant que quand il n’y a personne, Big.

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