Cold War Kids

Critique album | Cold War Kids – Dear Miss Lonelyhearts

Cold War Kids - Dear Miss Lonelyhearts Cold War Kids Dear Miss Lonelyhearts

Après une tentative commerciale en 2011 qui a beaucoup déplu à son audience, Cold War Kids nous arrive cette semaine avec Dear Miss Lonelyhearts, un album qui offre un compromis entre le son « indie » de ses débuts et une approche grand public. Assise ainsi entre deux chaises, la bande de Californie n’arrive pourtant pas à combler totalement les attentes.

Exit, donc, l’optimisme de Mine Is Yours (qui, soit dit en passant, vieillit très bien, quoi qu’en disent ses détracteurs). Les textes de Dear Miss Lonelyhearts sont empreints de sentiments d’autoflagellation, de solitude et de mésadaptation. Ce qui convient parfaitement au ton de voix particulier de Nathan Willett, qui se situe quelque part entre les lamentations et l’émotion pure.

Certains arrangements font sourciller, particulièrement le rythme dansant de Loner Phase, qu’on s’attendrait davantage à retrouver sur un album de Scissor Sisters. La chanson n’est pas mauvaise, mais on se demande à quel public le groupe s’adresse.

Comme à l’habitude, la batterie de Matt Aveiro est l’un des éléments centraux qui composent la musique de Cold War Kids. Sa rythmique souple, mais très précise sert de base à la plupart des chansons, par exemple la délicate Fear & Trembling, sur laquelle on retrouve un magnifique solo de saxophone par Mike Allison, le tout culminant vers une finale batterie/sax très intéressante.

Sur Tuxedos, d’inspiration un peu 80’s, la voix de Nathan Willett évoque celle de Prince sur Purple Rain, tandis que le jeu délicat de guitare de Dann Gallucci et les chœurs viennent former un tout des plus charmants.

Si en général l’album se tient bien, rien n’est vraiment emballant. Rien n’accroche du premier coup comme We Used To Vacation. Rien n’est aussi original que Hospital Beds. Rien n’est aussi intense que Bulldozer. C’est très bien ficelé, c’est court (à peine 36 minutes) et, fidèle à lui-même, le groupe nous offre de jolies tournures de phrases sur des mélodies qui gagnent à être écoutées à plusieurs reprises.

Ceci dit, Cold War Kids semble toujours se chercher une identité, presque dix ans après sa formation. Courtisant le grand public tout en gardant un pied bien ancré dans l’indie rock, personne n’y trouve vraiment son compte, et ça donne, au final, un album moyen qui nous laisse un peu sur notre faim.

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