Critique Album: David Byrne & St. Vincent – Love This Giant

David Byrne & St. Vincent - Love This Giant David Byrne & St. Vincent Love This Giant

À la fois surprenante et tout à fait logique, la collaboration entre David Byrne (Talking Heads) et Annie Clark (St. Vincent) suscitait d’immenses attentes dès qu’il en a été question. Fruit d’une vraie synergie, Love This Giant s’avère fort rafraîchissant, à défaut d’être le chef d’oeuvre anticipé par certains enthousiastes.

Avec deux têtes comme celles-là, tout était possible.  Il fallait donc établir les règles du jeu, délimiter le terrain. Byrne et Clark ont opté pour un mot d’ordre plutôt singulier: une instrumentation presque uniquement constituée de cuivres.

Pour créer un contraste bien de son temps, le réalisateur de l’album, John Congleton (qui avait travaillé sur Strange Mercy de St. Vincent), ajoutait par la suite des rythmes électroniques, synthétiques, aux grooves parfaitement adaptés aux musiques généralement « funky » de l’album.

La recette faisait mouche sur le premier extrait, Who, qui ouvre d’ailleurs l’album. D’autres titres réussissent de la même façon: la quasi-afrobeat The One Who Broke Your Heart (avec l’apport de Antibalas), Dinner For Two et The Forest Awakes, notamment.

Au contraire, Outside Of Space & Time laisse plutôt une impression de solennité, alors que I Am An Ape (l’un des meilleurs extraits du disque) sonne exactement comme ce à quoi on pourrait s’attendre de David Byrne en 2012.

L’aspect « joliment décoiffé » de St. Vincent n’a toutefois pas vraiment trouvé sa voie dans le mélange, les guitares déliquescentes  n’occupant pas une place de choix sur cet album.  La voix de Clark tombe également à plat lorsqu’on l’utilise dans un registre trop pop, notamment sur Optimist, unique titre raté de l’ensemble.

Mais ce qui étonne par-dessus tout, c’est le ludisme du résultat – on pourrait presque parler de frivolité – et le plaisir contagieux des deux brillants esprits impliqués.  Les textes regorgent de cet humour et de cette imagination débridée qu’on leur connaît tous deux.

À écouter par pur plaisir, même si certains titres exigent quelques écoutes avant de dévoiler ses charmes.

 

À écouter:
Who, I Am An Ape, The Forest Awakes, Lazarus

À éviter:
Optimist

 

* David Byrne & St. Vincent seront en concert à l’Église St-Jean-Baptiste, à Montréal, le 21 septembre 2012 dans le cadre de Pop Montréal. 

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