crédit photo: Philippe Richelet
Julien Sagot

Critique album | Julien Sagot – Valse 333

Julien Sagot - Valse 333 Julien Sagot Valse 333

Deux après le sous-estimé Piano Mal, l’enfant terrible de Karkwa rapplique avec un deuxième disque solo moins précipité que le précédent… et qui décoiffe encore plus !

On reconnaît sa voix très particulière : graveleuse, un peu mystérieuse, et étrangement enchanteresse. Une parfaite voix de conteur poétique, de grand aventurier de la chanson.

Une voix assez singulière pour justifier l’absence quasi-totale d’effets sur celle-ci. Tout au long de l’album, c’est l’artiste lui-même qui la “manipule”, tantôt en mordant dans certains mots, tantôt en déposant son chant doucement sur les trames musicales, comme s’il récitait des vers sur un canevas musical.

Ça, c’était déjà le cas sur Piano Mal. C’est sa signature, sa griffe, son empreinte. La constante dans l’équation.

Mais musicalement, Sagot nous transporte dans un tout autre monde, tout aussi exotique et halluciné, mais simplement différent.

Pour ce faire, il s’est entouré de ses complices : l’arrangeur Antoine Binette Mercier et l’ingénieur de son Mathieu Parisien. Ensemble, ils se sont lancés dans des expérimentations électroacoustiques, c’est-à-dire dans une recherche de sons uniques en traitant des sonorités organiques, en les trafiquant comme s’il s’agissait d’éléments sonores électro. Le résultat est plus qu’intéressant : il dote Sagot d’une palette de sons à sa main, des sonorités qui construisent son univers brique par brique et permet de créer des ambiances variées.

Le résultat est jouissif pour l’oreille érudite, mais Sagot a pris soin de modeler tout cela sous forme de chansons, une formule attrayante pour l’auditeur plus furtif, sans être trop facile. Ça donne un voyage rafraîchissant, singulier, et plus coloré que Piano Mal. Un univers bien à lui où l’on croit entendre des sonorités antillaises, des mélodies quasi-exotiques sur des rythmes enlevants signés Robbie Kuster.

Une fascinante épopée.

* Concert-lancement ce mercredi 29 octobre au Cabaret La Tulipe, puis en plateau double avec Bernhari le 7 novembre, au Lion d’Or, dans le cadre de Coup de coeur francophone.

* Réécoutez la chronique de notre rédacteur en chef Marc-André Mongrain, ainsi que la programmateur de Coup de coeur francophone, Steve Marcoux, à l’émission Les Oranges Pressées, sur les ondes de CIBL 101,5 Montréal. Les deux chroniqueurs explorent le nouvel album de Julien Sagot et de Guillaume Beauregard (chanteur des Vulgaires Machins) :

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