Marillion

Critique Album | Marillion – Sounds That Can’t Be Made

Marillion - Sounds That Can't Be Made Marillion Sounds That Can't Be Made

Le groupe de rock Marillion est de retour sur disque avec Sounds That Can’t Be Made, son premier album de matériel original en quatre ans. Ce 17e opus en carrière voit la formation anglaise faire la paix de plus en plus avec ses racines progressives, en offrant des pièces parfois longues et exigeantes, mais d’une grande beauté.

Avec Gaza en guise d’ouverture, Marillion propose l’une des plus longues compositions de son histoire (17 minutes). Le texte, écrit par Steve Hogarth (qui signe également tous les autres), est écrit du point de vue d’un enfant Gazouiste. Sans prendre parti sur la situation qui opprime Gaza, Hogarth fait plutôt ressortir les émotions liées à la situation. Un brin mélodramatique, la pièce a néanmoins de belles qualités musicales. Le groupe y explore différentes sonorités et textures, étalées sur différents rythmes qui s’enchaînent plutôt bien.

Tout au long de l’album le travail de Steve Rothery à la guitare est remarquable (comme toujours), ainsi que celui de Mark Kelly aux claviers. Par contre, s’il y a un bémol, c’est que les claviers donnent un son « daté » à l’ensemble.

L’entrée en matière est forte, et le reste ne déçoit pas. Il faut prendre son temps pour apprécier Marillion. La voix de Steve Hogarth est un goût qui s’acquiert avec le temps, mais la guitare de Steve Rothery est toujours là pour aider à bien faire passer le tout. Un magnifique solo vient orner la pièce titre de l’album, qui possède également un refrain accrocheur.

Aux dires du chanteur, Pour My Love est un croisement entre Prince et Todd Rundgren, un drôle de mélange d’influences mené par le son d’orgue de Mark Kelly, qui fonctionne tout de même bien. Power est, quant à elle, la plus commerciale des pièces de l’album, propulsée par la basse de Pete Trewavas.

 

Une chanson au sujet de Montréal

Montréal est une chanson atypique qui ne devrait plaire qu’à une tranche des admirateurs de Marillion, soit les Nord-Américains. Basé sur une entrée de journal intime, le texte de Hogarth relate ses expériences lors d’un récent passage à Montréal.

Les paroles sont souvent naïves et bourrées de clichés (« down at the sports bar, the ice hockey never ends »). Sympathique hommage à la métropole québécoise, la chanson de 14 minutes n’offre par contre que peu
de plaisir au niveau musical (si ce n’est un passage de claviers vers la fin qui évoque leur style des années 80).

Parions que le titre sera entonné haut et fort par le public lors de la venue du groupe à Montréal en 2013, mais il n’ajoute rien à l’ensemble de l’album.

Invisible Ink est l’une des pièces les plus rock de l’album, sur laquelle tout le groupe est en grande forme. Lucky Man s’étire un peu, mais est tout de même très agréable, facile à retenir et possède un magnifique solo de guitare.

L’album se termine sur The Sky Above The Rain, l’une des plus belles pièces jamais proposées par le groupe. La voix émotive de Hogarth, la guitare sensible de Rothery, la batterie subtile de Ian Mosley, le piano délicat de Kelly et la basse mélodieuse de Trewavas forment un tout enchanteur qui emporte l’auditeur pendant dix minutes, loin de la réalité du quotidien.

Sounds That Can’t Be Made s’inscrit parmi les meilleures offrandes de Marillion. Un album mature sur lequel le groupe n’a pas peur de prendre des risques, tout en demeurant familier. Un album qui s’apprivoise avec patience et qui révèle ses beautés au fil des écoutes.

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