Critique album | Sebastien Tellier – My God Is Blue

Sébastien Tellier - My God Is Blue Sébastien Tellier My God Is Blue

Sebastien Tellier, excentrique (c’est un euphémisme) personnage français, présente à l’Amérique du Nord son plus jeune,  My God Is Blue. L’album en question s’attire déjà des nuages de « What ze fuck », de par son concept grotesque. Mais, sachez-le, la force musicale de ce disque pardonnerait à peu près n’importe quel élan de démence.

Musicalement parlant, donc, un produit comme la francophonie n’en offre que trop rarement.

Mais clarifions d’abord ce que ce concept grotesque.

L’Alliance Bleue

Depuis Sexuality, son dernier disque, qui était tellement dans le coup que même American Apparel le vendait en succursale, Tellier à quelque peu changé. Il est, entre autres, devenu « Maman de l’Alliance Bleue ». L’Alliance étant un genre d’escadron de la vérité dont il est lui-même le gourou (et seul membre). L’album est donc basé sur les tables de l’Alliance qui elles se basent sur des illuminations narcotiques bleutées qu’a eues Tellier.

Dès l’ouverture, nommée Pépito bleu, le chaman nous entretient d’un meeting imminent avec Dieu, auquel il se prépare en portant en guise de talisman une pâtisserie de type pépito. Bleue, la pâtisserie.

Un cookie bleu. Dans le cou.

 

La moelle 

Mais si l’on laisse de côté la bouffonnerie, Grand Ciel que les chansons gravées sur ce compact sont des joyaux. Et si l’on n’a pas en tête l’image d’un Tellier ayant l’air de Moïse Thériault dans la garde-robe de Raël avec la moitié d’un pot à biscuit sur le torse, ce qu’il raconte pourrait aussi bien être un récital en mandarin qu’on s’en foutrait.

Et l’on passerait à travers les 12 titres en ayant déjà hâte de recommencer.

Un album tout en grandiloquence, qui, en général, sonne comme si Big Boi avait produit un cd hommage à Pink Floyd joué par Muse. De l’électro planant de pièces comme The Coulour Of Your Mind à l’impossible groove pourtant tellement émotif de Sedulous au disco assumé de Cochon Ville, tout est compilé pour créer la meilleure pop sortie de la République depuis un sacré instant.

Et on n’a parlé que des 4 premières chansons pour le moment.

Un son très français teinte aussi tout l’opus, même si ce dernier est plus anglophone qu’autre chose. Peut-être est-ce l’aide de Mr.Flash, emblématique figure du label Ed Banger, qui ressort, ou peut-être est-ce l’aspect cinématographique, avec ses grands pianos omniprésents.

Puis on a droit à plein de solos de guitare qui ont plus leur place sur My God Is Blue que sur le dernier Santana.

Puis Russian Attractions, qui est un argument en soi.

Un album qui explose les attentes. Surtout pour un artiste aussi ouvertement cabotin que Tellier. Sincèrement un lingot de musique.

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