Slipknot

Critique album | Slipknot – .5: The Gray Chapter

Le nouvel album de Slipknot, .5 : The Gray Chapter, est paru le 21 octobre dernier, mais Sors-tu.ca avait eu la chance d’y jeter une oreille en primeur quelques semaines avant. 

Quand tu reçois une invitation qui te demande si ça te tente d’aller écouter le nouvel album de Slipknot avec bières et pizza fournies, la première image qui te vient en tête est celle d’une poignée de métalleux assis en demi-cercle aux Katacombes à se plaindre du fait que c’était meilleur dans le temps et que le groupe s’est ramolli.

Ça ne pourrait pas être plus loin de la réalité.

En fait, le tout s’est déroulé dans rien de moins qu’une suite ( ! ), dans l’établissement cinq étoiles ( !! ) qu’est l’Hôtel Le Crystal.

Y’avait de la pizz’, le bain était rempli de glace sur laquelle s’étendait une pas pire sélection de Stella Artois et de Guiness, y’avait une demie douzaine de journalistes, et là, sur le coin d’une table, le tout nouveau CD de la troupe nu metal de l’Iowa.

Au premier coup d’œil, ce qui frappe, c’est que la pochette est assez bas de gamme. Une fille déguisée en squelette qui prend une pose lascive, ça fait un peu projet de graphisme de secondaire 1. Mais bon, l’habit ne fait pas toujours le moine.

Une fois tout le monde repu et assis, on s’est finalement plongé dans l’écoute. Et pas un mot n’aura été prononcé jusqu’à la fin des 14 chansons (scoop : on nous annonçait que trois chansons supplémentaires seraient glissées à la fin de l’album, mais qu’on nous gardait la surprise).

Ah, et parlant de scoop, la présence du groupe à Montréal dans un avenir plus ou moins rapproché est déjà confirmée, même qu’on nous promet « un événement vraiment gros ». Ça sent le Heavy Montréal ou le Rockfest à plein nez.

Mais bon, retour à l’album. Il marque un tournant dans l’histoire de la formation. Parce qu’il s’agit de la preuve que malgré la mort tragique du bassiste Paul Gray (d’où le titre hommage « The Gray Chapter ») et le départ/congédiement du batteur Joey Jordison, Slipknot continuera de faire de la musique.

Côté sonorité aussi, ça change. C’est loin d’être une œuvre révolutionnaire ou charnière pour le monde du métal, ce n’est pas non plus le chef-d’œuvre de la discographie du band, mais au moins on y entend une volonté d’évoluer.

Dur de tout retenir en une seule écoute, mais voici un court aperçu d’opinion.

Le disque pourrait se scinder en trois parties. Un premier tiers, plein d’influences metalcore, avec des solos de guit, des riffs un peu à la Killswitch Engage ou autre, des refrains chantés mais le reste crié. Brefs, les codes du metalcore sont facilement reconnaissables dans plusieurs des titres en début d’album.

À l’exception du tout premier extrait, XIX, qui sonne comme du Korn, avec son intro de cornemuse et le jeu vocal de Corey Taylot.

Le noyau de l’album, lui, est composé en partie de ballades (on s’entend, ballade pour Slipknot là) qu’on l’on devine dédiées à leur bassiste déchu. Surtout parce qu’on y retrouve des solos de basse et des paroles comme « I’ll never see another motherfucker like you. I’ll never see a man as amazing as you. »

Y’a pas beaucoup de deuxième degré d’interprétation.

Et il y a un troisième tiers qui plaira à coup sûr aux fans de la première heure. Exit les passages à la Stone Sour et les riffs classiques, là on retrouve des compositions basées sur les percussions plutôt que la finesse, le cri-rap qui a fait la réputation du chanteur et des bouts de scratch ici et là.

C’est ce qui se rapproche le plus du son originel de la troupe.

Puis il y a la chanson de fermeture If Rain Is What You Want, qui est à part de tout le reste. Une pièce aux allures de grunge, avec l’apparition d’une voix féminine.

Mais bref, plein de contenu qui demande à être réécouté, ne serait-ce que pour bien cerner l’évolution du groupe. Ça et entendre les trois chansons secrètes.

Note de l’auteur- J’ai rempli mon sac à dos de bières avant de partir. Merci

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