Thee Silver Mt Zion

Critique album | Thee Silver Mt Zion Memorial Orchestra – Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything

Thee Silver Mt Zion - Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything Thee Silver Mt Zion Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything

Vous avez aimé le dernier album d’Arcade Fire mais auriez souhaité qu’il soit moins « boule disco » et pas mal plus « doigt d’honneur levé bien haut » ? Ben vous voilà servis.

Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything, septième album complet du groupe/collectif montréalais Thee Silver Mt Zion Memorial Orchestra, représente à peu près ça.

C’est à dire un disque ambitieux qui réinvente un son.

Il réussit à conjuguer les racines post-rock de Thee Silver Mt Zion (racines qui viennent aussi du fait que le groupe est formé autour de trois membres de Godspeed You! Black Emperor) à un savant mélange de punk et d’indie.

L’héritage post-rock est encore perceptible via la longueur des pièces, dont plusieurs dépassent les dix minutes, mais plutôt que de remplir ces minutes de murs de distorsion comme le voudrait le genre, ici la formation propose des mélodies accrocheuses par-dessus une dynamique très punk.

Fait que l’album est moins planant que certains autres dans leur discographie. Mais les puristes qui pourraient se plaindre que « c’est pus comme c’était, c’est rendu mainstream » ont encore énormément de choses auxquelles s’accrocher avant de baisser les bras.

Donc même si oui, les refrains sont accrocheurs, Thee Silver Mt Zion peut encore compter sur tout ceci pour se démarquer du lot :

  • La voix plus que singulière d’Efrim Menuck.
  • Les attaques de violons et autres cordes.
  • Les paroles évocatrices (dont celles de l’intro, qui clairement amadouera les confrères montréalais, qui vont comme suit « We live on an island called Montreal. And we make a lot of noise because we love each other. »)
  • Les harmonies vocales volontairement inégales.
  • Les tounes qui n’ont pas de fin.
  • Les titres d’album.

Et à bien y penser, peut-être que les refrains paraissent accrocheurs juste parce qu’ils sont souvent répétés, genre 600 fois par chanson.

C’est aussi cette absence de structure qui doit donner son côté punk à l’album. Certaines pièces tournent onze minutes quasiment autour d’une seule phrase (What We Loved Was Not Enough) alors que d’autres sont de courtes ballades (Little Ones Run).

Mais ils rendent ce punk grandiose.

Analogie finale : C’est comme un jeune homme qui porterait un diadème sur son mohawk vert.

* Concert-lancement au Rialto, le 6 février.

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