Critique album | Thunderbitch – Thunderbitch

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Cette semaine, Brittany Howard, la flamboyante chanteuse du groupe rock et soul Alabama Shakes, a offert un cadeau de taille à ses fans autant qu’à la critique : un album entier sous le pseudonyme très rock ’n’ roll de Thunderbitch.

On connaissait déjà l’existence de cette formation si l’on suivait de près la chanteuse et qu’on lisait ses entrevues, et quelques morceaux enregistrés à la va-vite étaient disponibles en ligne depuis un moment.  Mais voici pour la première fois un album complet, professionnellement réalisé, et qui nous arrive comme une très belle surprise en cette fin d’été.

Avec des chansons intitulées Wild Child, I Don’t Care et I Just Wanna Rock n Roll, on saisit assez rapidement l’esprit de cette formation dont la biographie se résume sur son site web par les mots : « Thunderbitch. Rock ‘n’ Roll. The End. »  Nous ne sommes pas ici dans la soul feutrée d’Alabama Shakes (dont le plus récent album est paru en avril dernier), mais plutôt dans un rock vintage décapant, qui profite à fond de la voix puissante et expressive de Howard ainsi que de son sens aigu de la mélodie accrocheuse.

Rock sans détour

Le groupe est composé de musiciens locaux basés à Nashville.  La musique se compare grandement à du rock de garage des années 50 et 60, avec des clins d’œil occasionnels à cette époque, dont le plus flagrant est sûrement Eastside Party, qui aurait pu être écrite par Eddie Cochran. C’est du rock rudimentaire – guitare, basse, piano, batterie, et c’est à peu près tout.

Thunderbitch est l’album parfait à faire jouer dans un party de famille lorsqu’un baby-boomer ne cesse de répéter qu’il n’y a plus de bonne musique de nos jours; le rock décapant de Brittany Howard est garanti de faire ravaler son dentier à pépé et de lui faire aller le bassin allégrement.

Il y a des moments plus lents sur l’album, tel que la magnifique Closer.  Une chanson d’amour sulfureuse marquée par un génial solo de guitare de la part de Howard, et par une performance vocale sublime.

La dernière pièce de l’album, Heavenly Feeling, est probablement ce qui se rapproche le plus des Alabama Shakes, une autre chanson où Howard est au top de sa forme vocale, et où la guitare peut, vaguement, faire penser à Jimi Hendrix (on reste dans la vieille référence).

Thunderbitch est un disque qui ne changera pas la face du rock, mais ça fait du bien, autant pour se défouler (Brittany Howard a l’une des meilleures voix au monde pour exprimer la colère et les peines amoureuses) que pour se faire aller le popotin.  Les chansons sont courtes, l’énergie est au maximum, et l’on peut parier que ce disque inattendu devrait se retrouver dans plusieurs listes de fin d’année dans la section « Meilleure surprise de 2015 ».

 

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