Bob Dylan

Critique | Bob Dylan à Montréal

La légende américaine Bob Dylan était au Centre Bell vendredi soir dans le cadre de sa tournée mettant à l’honneur son plus récent album, Tempest, sorti le 11 septembre dernier. Trente-cinquième album en carrière, ce dernier célèbre les 50 ans depuis la sortie de son premier album Bob Dylan.

C’est devant un Centre Bell très aéré (7 192 personnes), un rideau noir et un éclairage dans son plus simple appareil que Bob Dylan a fait son apparition vers 21h30 pour une heure de chansons probablement tirées de son dernier album. Accompagné de 6 musiciens, Dylan n’a pas touché à la guitare de la soirée, priorisant le piano et l’harmonica.

Difficile de dire si Dylan était en forme hier soir. Il est resté assis au piano, se levant à quelques reprises pour marcher un peu, se dégourdir les jambes, avant de retourner derrière son instrument.

À en croire les chuchotements dès la première chanson, plusieurs ont d’ailleurs pris de longues secondes avant de déterminer lequel des 7 musiciens sur scène était Bob Dylan. Tous habillés de noir, tous pratiquement stoïques, la différence était difficile à déterminer à une certaine distance de la scène. Le pianiste portant un chapeau s’est avéré être le bon, alors que les yeux cherchaient du côté des guitaristes.

Bien que l’énergie n’était pas au rendez-vous, sa voix reste forte, juste et unique, mais son côté nasillard et rauque n’a pas aidé l’absence de prononciation qui ne semble pas s’améliorer avec les années. Il fallait connaître les mélodies sur le bout des doigts pour en arriver à déchiffrer les chansons, et encore.

Le classique Like a Rolling Stone joué en toute fin de concert dans une version country-folk était méconnaissable si ce n’est des paroles du refrain. Il est donc fort possible qu’il ait interprété d’autres grands succès sans qu’on ne le réalise… La seule chanson du rappel reste d’ailleurs un mystère.

Le prince du folk a offert un spectacle peut-être appréciable pour les vrais amateurs, mais manquant d’attrait pour les néophytes ou les « moins habitués ». L’absence d’artifices scéniques est légitime pour ce type de spectacle, mais la scène du Centre Bell était trop grande hier soir.

S’ajoute à cela le jeu quasi robotique des musiciens qui n’ont pas bougé d’un pouce de tout le spectacle, soit à peine moins que Dylan lui-même. Bref, un spectacle musicalement intéressant pour les «vrais» fans mais plutôt ennuyant pour tous les autres qui espéraient entendre un peu du Dylan des années 60.

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