crédit photo: Lou Scamble
Ariane Moffatt

Critique CD: Ariane Moffatt – Tous les sens (remix)

Comme l’indique sa pochette, Ariane Moffatt a laissé carte blanche à Akufen, Deadbeat, Jean-Phi Goncalves (Plaster, Beast), Figure 8 (Omnikrom) et Pheek pour remixer chacun une chanson tirée de son plus récent album Tous les sens.

Il en résulte ce mini-album de cinq chansons, disponible en format électronique par téléchargement ou sur disque vinyle (édition limitée à 500 copies). L’entreprise nous rappelle 2×2 de Pierre Lapointe, autant dans sa mise en marché à l’européenne – les albums pop en format vinyle ne pleuvent pas dans le paysage québécois, ni les disques de remix à la ‘90 – que dans son contenu. Lapointe avait toutefois ajouté une pièce inédite au mélange hétérogène, ce qui manque à cette parution d’Ariane Moffatt.

Jean-Phi Goncalves s’amuse ferme avec Tous les sens en lui conférant une sonorité à la fois plus électro mais pas nécessairement dansante. La saveur presque industrielle intrigue et donne un nouveau point de vue à la pop d’Ariane.

Fidèle à son approche, Akufen incorpore à peine la phrase principale du refrain dans sa réinterprétation de La fille de l’iceberg. Son interminable pièce électro-ambiant branchée nous donne l’impression de nous trouver dans un café tendance du Plateau Mont-Royal ou de visiter une galerie d’art post-moderne.

Figure 8 emprunte une approche beaucoup plus ludique pour revisiter l’excellente Réverbère. Exit le riff assassin et la batterie fracassante qui bat le rythme de la chanson originale, sa version bidouillée respecte la structure de base en suivant les rudiments de base du remix.

Je veux tout est ralentie et transformée en dub léger par Deadbeat. Puis, Pheek vient clore le tout avec une expérimentation ébouriffée sur Jeudi 17 mai.

Bien que cette aventure en cinq étapes mérite bien une écoute, cet ovni musical est réservé pour des oreilles averties. Au mieux, les fans avides de ce genre de relectures peuvent se contenter des extraits de Goncalves et Figure 8 en téléchargement à la pièce, par curiosité plus qu’autre chose. Ou en vinyle pour les collectionneurs et pour encourager l’audace.

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