Avril Lavigne

Critique CD: Avril Lavigne – Goodbye Lullaby

Avril Lavigne - Goodbye Lullaby Avril Lavigne Goodbye Lullaby

Âgée de 26 ans, divorcée, et avec dix ans de carrière derrière elle, on pourrait croire que Avril Lavigne a pris de la maturité et qu’elle a des choses à raconter. Malheureusement, ce qu’elle nous sert sur son quatrième et plus récent album, Goodbye Lullaby, ce sont les mêmes sempiternelles chansons d’adolescente qu’elle écrit depuis ses débuts en 2002.

Dès le départ, sur Black Star et puis sur What The Hell, on peut entendre les effets du logiciel Auto-Tune appliqués peu subtilement sur la voix de la chanteuse. Vu l’étendue vocale limitée de Lavigne, pas étonnant qu’elle ait recours à ces déplorables artifices.

Si What The Hell est un extrait correct, la chanson est par contre totalement vide; le rythme entraînant ne peut, en effet, camoufler les paroles creuses et la mélodie enfantine.

Wish You Were Here, une ballade pop des plus banales (qui n’a rien à voir avec le fameux titre de Pink Floyd), rappelle plutôt la musique des Spice Girls. Et à l’instar des cinq Anglaises, Lavigne prône elle aussi un « girl power » à l’eau de rose.



Rébellion inauthentique

Sur plusieurs chansons, la jeune canadienne ressent le besoin de faire savoir à l’auditeur qu’elle est rebelle, sauvage, et qu’elle n’a rien à foutre de ce que les autres pensent d’elle (Push, entre autres). Ce qui est déplorable, c’est que l’Avril Lavigne de 2002 était réellement rebelle dans son attitude et n’avait nul besoin de le clamer haut et fort, alors que celle de 2011 n’a plus une once de sincérité en elle. Du moins, c’est l’impression qu’elle laisse.

On se lasse rapidement de sa fausse attitude anarchiste, et de ses chansons trop propres, naïves et juvéniles (I Love You).

Certains titres de l’album ont été coécrits avec les producteurs Max Martin et Shellback, et d’autres avec le guitariste Evan Taubenfeld, qui accompagnait la jeune femme à ses tout débuts.

La deuxième moitié de l’album est composée de ballades semi-acoustiques, qui se veulent plus profondes que les précédentes. Malgré cet effort, on y croit peu, ou pas du tout. Avril Lavigne n’a jamais été une grande compositrice, et bien que ces dernières pièces soient plus intéressantes que ce que l’on retrouve au début de l’album, ça demeure au final de la pop-rock rose bonbon.

Une de ces chansons, 4 Real, évoque Natalie Imbruglia, sans être du même calibre.

D’une femme de son âge, on attend un peu plus, un contenu plus riche, plus mature. Que fera Avril Lavigne lorsqu’elle aura 30 ans, 35 ans? On est en droit de se poser la question. Chantera-t-elle encore des paroles creuses, avec sa voix de gamine?

Goodbye Lullaby est une œuvre vide, venant d’une artiste qui a bien peu de choses à offrir, et qui s’accroche lamentablement à une image d’elle-même qui ne colle plus à sa réalité. Telle une Britney Spears qui capitalise sur son image sexy, Avril Lavigne n’arrive pas à se sortir du moule de l’ado rebelle, et cela appauvrit sa musique, qui n’a déjà pas grand-chose de consistant à la base.

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