Bob Walsh

Critique CD: Bob Walsh – Inside I Am All Blue

Bob Walsh
Inside I Am All Blue

Inside I Am All Blue est le 9e album solo du bluesman Bob Walsh, qui roule sa bosse depuis les années 60, contribuant à faire connaître aux québécois ce genre et les artistes qui l’ont popularisé.

Le tout commence sur une version enjouée de Never Make Your Move Too Soon de B.B. King. Entouré de ses complices habituels (Jean Fernand Girard aux claviers, Christian Martin à la guitare, Jean Cyr à la basse, Bernard Deslauriers à la batterie, ainsi que son vieil ami Guy Bélanger à l’harmonica), Walsh attaque la pièce avec vigueur et enthousiasme.


Présence accrue de l’harmonica de Guy Bélanger

Sa voix tient le coup, ce qui peut être surprenant pour un vieux routier de 63 ans. Son jeu à la guitare est impeccable, ainsi que celui de Bélanger à l’harmonica, qui occupe une place prédominante tout au long de l’album.

World War Blues, du bluesman Eric Bibb, se termine d’ailleurs sur une échange guitare-harmonica très intéressante.

Des trois pièces composées par B.A Markus et Jerome Brown, la pièce titre de l’album est peut- être la moins intéressante. On retiendra surtout Just Look Up, un air jazzé, léger et aéré, ainsi que Cancer Ward Blues, un blues poignant au texte sombre.

Slightly Hung Over, du groupe montréalais Blues Delight, est un blues conventionnel mais agréable, durant lequel Walsh laisse aller – avec le talent qu’on lui connaît – ses doigts sur la guitare.

Sur Nothing Special But the Blues, autre composition de Blues Delight, c’est Guy Bélanger qui prend toute la place.

Crack In the Pavement, du gaspésien Dale Boyle, est un bon blues rock entraînant, sur lequel le groupe peut se laisser aller, tandis que Get Out of My Life, une pièce de Bo Diddley, donne lieu à un autre bel échange harmonica-guitare.

Walsh prend une voix plus grave pour Sixteen Tons, un vieux tube de Merle Travis sur la vie difficile dans les mines de charbon. Son jeu à la guitare est inspiré et subtil, appuyé par la contrebasse de Jean Cyr et les balais de Bernard Deslauriers.


Même Hendrix y passe!

Walsh propose également une reprise épurée de Angel, un classique de Jimi Hendrix. Différente de l’originale, cette version met l’emphase sur la voix torturée de Walsh et le délicat jeu de piano de Jean Fernand Girard. Guy Bélanger y va aussi d’un autre solo à mi-chemin dans la pièce.

Le groupe se déchaîne énergiquement sur What’ve I Been Drinking, écrite par Jack Lavin du Powder Blues Band, juste avant de conclure par une pièce jazzée de Dave Brubeck, Travelin Blues, sur laquelle Walsh utilise avec brio sa voix, et où encore une fois Guy Bélanger démontre son talent à l’harmonica.

Bien que l’album soit conventionnel et prévisible, tant par l’approche musicale que le propos des chansons, il devrait plaire à tout fan de blues.

Ce disque n’est ni plus ni moins que ce qu’il prétend être : un disque honnête de bon vieux blues, sans prétention, exécuté par des musiciens chevronnés (en particulier Walsh et Bélanger) qui n’ont rien à envier aux bluesmen à qui ils rendent hommage sur ce disque.

Moments forts: World War Blues, Just Look Up, Cancer Ward Blues, Angel

Moments faibles: Inside I’m All Blue, Nothing Special But the Blues

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