Eminem

Critique CD: Eminem – Recovery

Eminem
Recovery

Après avoir attendu pendant 5 ans une suite à Encore (2004), les fans d’Eminem n’ont pas eu à attendre 12 mois cette fois pour obtenir une nouvelle dose de leur précieux venin hip-hop en comprimés de 3 minutes.

Quelques mois à peine après la parution de Relapse, Eminem rapplique avec Recovery, un album à la fois plus en verve que le précédent, mais souffrant d’un cruel manque de direction musicale et s’étirant inutilement.


Moins de Dre

Ayant choisi de rationner ses recours à son fidèle collaborateur Dr. Dre, Eminem multiplie les réalisateurs et la trame musicale lui servant de canevas pour ses rimes assassins tombe plus souvent à plat qu’autrement.

On a beau glaner What Is Love? (succès euro-dance de Haddaway, qui était déjà quétaine en 1993) pour construire No Love, l’emprunt ne provoque qu’un mince sourire sans insuffler de réel charme à la pièce. Le duo avec Lil Wayne sur cette piste ne fonctionne d’ailleurs pas du tout.

L’utilisation de Changes de Black Sabbath comme pierre d’assise de Going Through Changes fait au moins meilleure impression, mais on est encore bien loin des extraits si réussis des belles années.


Toujours la véhémence

Au niveau des textes, toutefois, Marshall Mathers n’a rien de perdu de son flair pour dénicher les sujets épineux et engendrer des propos inconfortables. Tout ça avec son incomparable débit et son habile gymnastique de prononciation.

Conscient de la déception de certains envers Relapse, Eminem adresse la situation sur Talkin’ 2 Myself : une véritable confession qui appelle au renouveau.

Curieusement, on se demande comment un rappeur à la plume si virulente peut passer aux aveux ainsi… tout juste avant de reprendre le crachoir et d’envoyer promener les critiques sur On Fire!

Mais bon, Eminem n’en est pas à une contradiction près, et ç’a toujours fait partie de son charme.

Pas besoin de chercher de midi à quatorze heures pour trouver des méchancetés bien tournées : cette fois, c’est Michael J. Fox (!) et Elton John qui passent au tordeur, plus pour la forme et l’humour noir que par réel ressentiment.

Il n’y a pas de doute, Eminem est bel et bien de retour et en forme. Il lui faudra toutefois encore quelques ajustements avant de reprendre son trône…

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