Gogol Bordello

Critique CD: Gogol Bordello – Trans-continental Hustle

Avec Trans-Continental Hustle, son cinquième album studio, Gogol Bordello fait ses débuts sur une étiquette majeure, en l’occurence American Recordings, propriété de Sony Music. Le groupe s’est même associé au producteur Rick Rubin, à qui l’on doit l’architecture sonore de groupes tels System of a Down et Metallica.

Les fervents de l’excentrique formation de «gypsy punk» peuvent toutefois dormir tranquille : Gogol Bordello ne change rien à la recette généreusement épicée qui l’a rendu si populaire.

Mené de front par l’ultra-charismatique Eugene Hütz, toujours égal à lui-même – chant frénétique bourré d’émotions, personnalité exubérante, phrasé charmeusement boiteux exploitant les thématiques de l’immigration, de l’ostracisme et du racisme – Gogol Bordello raffine son mélange de musique gitane, de polka et de rock mordant.

Rubin ne fait que huiler le canal par lequel cette joyeuse cacophonie organisée voyage pour atteindre son public, tout en ajoutant un peu de tonus aux moments plus mordants (dans Immigraniada notamment).


Essoufflement en deuxième partie

Tout baigne rondement donc lors des 25 premières minutes du disque.

Les titres de la première moitié du disque s’enchaînent en offrant tout ce qui plaît habituellement chez Gogol Bordello – guitares acoustiques saccadées, accordéon, violon, section rythmique diversifiée et, bien entendu, la voix singulière de Hütz – et culminent sur l’intense crescendo de When Universes Collide, l’une des meilleures pièces du groupe à ce jour.

Ce sera toutefois le summum de ce que le groupe a à offrir sur Trans-Continental Hustle. Le restant de l’album semble tourner en rond, répéter les mêmes motifs sans apporter quoi que ce soit de nouveau aux habitués des précédents albums.

Rien n’y est foncièrement mauvais, mais aucun titre ne se démarque outre mesure, mis à part, peut-être Last One Goes the Hope qui baigne dans des sonorités mexicaines.

Cette faiblesse en deuxième moitié d’écoute incite à faire rejouer en boucle les 6 premières pièces ad nauseam… ce qui ferait, bien franchement, un excellent mini-album en soi.

Moments forts:
When Universes Collide, Rebellious Love, Immigraniada (We Comin’ Rougher), Pala Tute

Moments moins forts :
Raise the Knowledge, To Rise Above, Break the Spell

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