crédit photo: Sasha Onyschenko
Mes Aieux

Critique CD: Mes Aieux – La Ligne orange

Mes Aïeux ont la tâche ardue de fournir à leurs nombreux nouveaux disciples accrocs à leur méga-succès Dégénérations de quoi de neuf à se mettre sous le tympan. Qu’ils réussissent ou non à les contenter, Stéphane Archambault et ses complices auront à tout le moins «gossé» leur meilleur album à date.

Même s’il est un peu touffu (quinze pistes totalisant plus d’une heure d’écoute) et disparate, La ligne orange fait preuve de la grande qualité d’écriture du chanteur principal Stéphane Archambault et de la complicité musicale remarquable des six autres compères.

Au sommet de leur art, ils emmènent l’auditeur dans une douzaine de contes toujours à cheval entre le passé et le présent et bien souvent chargés d’une opinion habilement exprimée.

Des classiques au goût du jour

Un peu à la manière des albums précédents, le groupe s’approprie quelques classiques remis au goût du jour. Dans Embarquez, ma belle, on reprend allégrement À la claire fontaine pour y inclure la thématique de la gestion de l’eau. La bande pousse même sa relecture du folklore jusqu’à offrir une version cybernétique du Notre père dans Prière Cathodique.

Tant qu’à revisiter, on revoit également de vieilles légendes. Dans un très bel hommage, Antonio nous tire une courte biographie d’Antonio Barichievch, dit «le Grand Antonio». La pièce titre, instrumentale, comporte d’ailleurs un extrait d’un enregistrement maison du défunt personnage en train de chanter.

Le fantôme du forum traite pour sa part du hockeyeur des années 1930 Howie Morenz décédé en raison des complications d’une blessure subie sur la glace lors d’un match. Selon la légende, il serait pris dans les «limbes» de l’ancien forum, mais s’apprêterait à transférer ses pénates posthumes au Centre Bell pour que «le Saint Graal revienne à la maison», nous raconte-t-on dans la chanson.

On ne se contente toutefois pas que d’emprunts au passé. Comme son titre l’indique, Le stade (conte complet) est un conte original et complètement éclaté qui suggère que le Stade Olympique puisse être en fait un vaisseau intergalactique visant à transporter les survivants du chaos apocalyptique annoncé pour 2036. Du pur délire, toutefois bien appuyé musicalement parlant.

Si La ligne orange ne contient aucun extrait aussi frappant que Dégénérations, il contient suffisamment de bons moments pour nourrir la carrière fulgurante de Mes Aïeux. C’est déjà mieux que ce à quoi la plupart des victimes/bénéficiaires d’un «hit» aussi soudain en viennent généralement…

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