Santana

Critique CD: Santana – Guitar Heaven


Santana
Guitar Heaven – The Greatest Guitar Classics Of All Time

Lorsqu’un des meilleurs guitaristes au monde – Carlos Santana – invite une brochette d’artistes contenant les Chris Cornell, Rob Thomas, Pat Monahan et Joe Cocker de ce monde à réinterpréter avec lui « les meilleurs classiques de guitare de tous les temps », on est en droit d’espérer une certaine originalité dans le traitement.

C’est hélas une collection bien banale de titres archi-connus, repris avec une absence presque totale d’audace et d’originalité, que Santana nous réserve dans cette entreprise suintant l’opportunisme intitulée Guitar Heaven.


Quelques bons coups

Pourtant, l’album s’amorce sur une note plutôt agréable: le célèbre Whole Lotta Love de Led Zeppelin, avec un Chris Cornell tout en voix.  Le chanteur de Soundgarden évoque avec plus de coeur la voix de Robert Plant que Carlos Santana n’arrive à faire hommage au jeu inspiré de Jimmy Page.

Les racines latines du célébrissime guitariste refont surface (pour une rare fois ici) sur Can’t You Hear Me Knocking des Rolling Stones, avec Scott Weiland (de Stone Temple Pilots) comme chanteur invité. Rien de bouleversant, mais tout de même efficace.

Il n’y aura par la suite qu’une étonnante version funk-rap de Back in Black d’ACDC avec NaS, et une élégante relecture (quoi qu’un peu sirupeuse) de While My Guitar Gently Weeps des Beatles (avec le violoncelle de Yo-Yo Ma et la douce voix d’India.Arie) qui se démarqueront du lot.

Les autres titres sont tous de décevants calques des originaux, saupoudrés de  solos triviaux du vieux guitariste qui n’arrive pas à émouvoir.

Prestations vocales en dents de scie

Drôle d’idée, d’ailleurs, de mettre les voix autant à l’avant-plan au mixage d’un album supposé rendre hommage aux meilleurs morceaux de guitare, d’autant plus qu’il s’agit, après tout, d’un album de Carlos Santana.

Bien sur, on voulait sans doute capitaliser sur la présence des grosses pointures, mais plusieurs prestations vocales frôlent le ridicule (l’horrible Photograph de Def Leppard violée par Chris Daughtry; Jacoby Shaddix de Papa Roach sur Smoke on the Water) ou tombent à plat (Rob Thomas sur Sunshine Of Your Love; un Gavin Rossdale amorphe et méconnaissable sur Bang A Gong).

Rien que les Porn Flakes ne feraient pas mieux… avec de moins grosses gommes comme chanteurs invités, bien entendu!

Moments forts:
Back in Black (avec NaS), Whole Lotta Love (avec Chris Cornell), I Ain’t Superstitious (avec Jonny Lang)

Moments moins forts:
Photograph (avec Chris Daughtry), Smoke on the Water (avec Jacoby Shaddix de Papa Roach), Dance the Night Away (avec Pat Monahan), Bang A Gong (avec Monsieur Gwen Stefani Gavin Rossdale)

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