Scissor Sisters

Critique CD: Scissor Sisters – Night Work

Night Work : au cœur de la nuit avec les Scissor Sisters

Scissor Sisters
Night Work

Night Work est le nouvel album des Scissor Sisters, un disque qui a bien failli ne jamais
voir le jour et qui, pourtant, pourrait bien être le meilleur que le groupe new-yorkais nous
ait offert jusqu’à présent.

Sombre, provocateur, cru, Night Work est le fruit d’un travail acharné. Après le tourbillon
engendré par le succès planétaire I Don’t Feel Like Dancing en 2007, les Sisters ont pris
un peu de repos avant de commencer à travailler sur ce qui deviendrait leur troisième
album.

Au bout de 18 mois, Jake Shears (chanteur et leader du groupe), insatisfait du
résultat, a décidé de tout envoyer à la poubelle et de partir pendant quelques mois, seul, à
Berlin.

Ces « vacances » lui ont permis de se familiariser avec le « night life » de la capitale
allemande. Dormant le jour et sortant dans les boîtes toutes les nuits, il fut inspiré et,
à son retour, il a recruté le producteur britannique Stuart Price, qui a travaillé entre autres
avec Madonna, Kylie Minogue, Gwen Stefani, et plusieurs autres.


L’envers du nightlife

Accompagnés de Babydaddy (guitariste rythmique du groupe), Shears et Price ont signé
la presque totalité des textes, qui traitent principalement des hauts et des bas de la vie
nocturne des grandes villes. Remplis de sous-entendus sexuels, et abordant surtout
les aspects négatifs d’une vie de débauche, de sexe et de nuits endiablées, ces textes
caustiques sont offerts sur des rythmes pop qui donnent envie de danser.

Dès la première pièce (Night Work), on nous entraîne dans un rythme dance qui n’aura
de cesse qu’à la toute fin du disque. Aucune ballade sur cet album, tout est dédié à la
nuit et à ses rythmes entraînants.

On y retrouve avec plaisir la voix familière de Jake Shears, mélange d’Elton John et des
Bee Gees. Cependant, Shears nous offre ici, à quelques reprises, une voix plus près
de lui et moins haut perchée, plus honnête et humaine.

La voluptueuse Ana Matronic, toujours aux harmonies de voix, prend les commandes sur la
chanson Skin This Cat (dont la ligne de basse rappelle State of Independance de Jon &
Vangelis).

Randy Real remplace Paddy Boom à la batterie, alors que Del Marquis et Babydaddy
sont toujours bien en place à la guitare. D’ailleurs, la guitare est très présente sur
l’album (Harder You Get), alors que le piano prédominait sur le précédent opus du
groupe.


Pochette provocatrice

La pochette, une photo du danseur Peter Reed (mort du sida en 1994) prise par
Robert Mapplethorpe en 1980, est elle-même provocatrice et ne peut laisser indifférent.

Tout dans cet album nous ramène aux années 80. Les chansons rappellent à la fois
Human League, Eddy Grant, Prince, et plusieurs autres.

Kylie Minogue participe à la chanson Any Which Way, alors que l’acteur Ian McKellen
récite un texte dans la chanson Invisible Light.

Night Work est un album plus sombre et mordant que les deux premiers, mais aussi
très entraînant. Le rythme répétitif des chansons peut lasser à la longue, mais le disque
contient plusieurs hits potentiels, et saura sûrement ravir les amateurs.

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