Tricot Machine

Critique CD: Tricot Machine – La prochaine étape

Au printemps 2007, Tricot Machine est arrivé comme un cheveu sur la soupe avec son premier album éponyme.

Aussitôt, leurs chansonnettes aux allures de comptines et leur bouille de gamins n’ont laissé personne indifférent. Le duo a connu un immense succès qui s’est aussitôt accompagné d’un ressac, d’une grogne considérable provenant d’une horde de dénigreurs pour le moins bavarde.


Forcément, si leur douce naïveté était initialement au cœur de leur personnalité à la fois si attachante et rebutante, il fallait s’attendre à ce qu’il manque un élément primordial du groupe sur ce deuxième album au titre explicite : La prochaine étape.


Pas que l’innocence espiègle de Matthieu Beaumont et Catherine Leduc se soit totalement évaporée, mais les deux conjoints entreprennent la suite des choses avec un disque un brin moins enfantin (malgré l’artisanale pochette à découper) tout en conservant une certaine candeur dans les mélodies et leur délicatesse caractéristique dans l’interprétation.


Les textes, toujours bien ficelés, sont ici moins « gna gna » qu’auparavant. Les deux complices abordent même la situation de leur carrière, cette évolution qui comporte une lourde part de remise en question et ce point tournant dans leur vie dans la pièce titre (qui ouvre l’album) ainsi que dans 30 ans hier.



Peu d’extraits marquants

Bien que cette Prochaine étape regorge de bonnes chansons, il ne semble y avoir aucun extrait ayant un attrait aussi instantanné que L’Ours ou Une Histoire de mitaine.


En revanche, certaines pièces comme Défier les rites et Avalanche ouvrent une facette insoupçonnée du duo avec ses arrangements plus modernes


Toutefois, ce sont les balades piano/voix empreintes de mélancolie qui règnent sur ce disque, particulièrement dans la deuxième demie.  La grille de chansons aurait d’ailleurs dû être remaniée de manière à éviter que les vingt dernières minutes attenuent l’élan de la première moitié.

Ce qui allie bien ces deux facettes (chansonnettes vs balades) toutefois, c’est la réalisation de David Brunet qui ajoute en subtilités, et l’apport des instruments à vent : cuivres, mélodica, harmonica.


Les fans aimeront sans doute cette deuxième dose alors que les détracteurs n’auront plus grand-chose à détester avec passion.
Vu comme ça… mission accomplie?




Moments forts :
Défier les rites, 30 ans hier, Avalanche, Radar

Moments moins forts :
La meilleure équipe, Avant-hier, Une bûche après l’autre

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