Chet Doxas

Critique concert: Chet Doxas au Festival de Jazz de Montréal

Jeudi 5 juillet 2012 – Scène CBC/Radio-Canada (Quartier des Spectacles, Festival de Jazz de Montréal)

Année après année, la programmation gratuite du Festival de Jazz a tendance à présenter de moins en moins d’artistes qu’on peut réellement qualifier d’artistes de jazz. C’est ainsi que la présence du Chet Doxas Quartet jeudi soir a été très rafraichissante.

Le saxophoniste ténor originaire de Montréal a certainement déjà fait sa marque sur la scène jazz de la ville. Il aurait sans doute pu se donner en spectacle dans une salle comme il l’a fait dans le passé. Toutefois, Chet Doxas et son quatuor se sont présentés gratuitement.

Dès l’arrivée sur scène, la première chose que l’on remarquait était l’absence de la contrebasse. Les sons graves seront ainsi fournis par l’orgue. Il reste que le joueur d’orgue a rapidement fait ses preuves par des improvisations entrainantes. Le Chet Doxas Quartet a donc incorporé des éléments de jazz fusion tout en demeurant reconnaissant des traits du jazz conventionnel auquel ils ont fait honneur.

Les quatre musiciens ont chacun montré une prouesse individuelle remarquable dans leurs improvisations. Le quatuor a aussi rendu hommage aux grands artistes du jazz en offrant des interprétations de pièces composées par Gil Evans et Duke Ellington. C’est pour cette raison que leur simple présence au Festival de Jazz est remarquable. Il n’y aucun doute que le Chet Doxas Quartet a su justifier le nom du festival par la qualité des improvisations de tous les membres et par le choix des pièces.

La puissance de l’orgue a fait que le fond sonore du quatuor avait un son assurément expérimental, mais le succès technique des solos de Chet Doxas et de ses collègues ont renforcé le rôle de ce spectacle comme étant l’un des derniers spectacles gratuits que l’on peut qualifier comme étant du «vrai» jazz.

Comme la grande majorité des spectacles gratuits du Festival de Jazz, le concert du Chet Doxas Quartet ne durait qu’une heure. Le départ des musiciens après seulement cinquante minutes aurait présagé un rappel, ce qui est quelque chose d’à peine connu chez les spectacles gratuits du Festival. Mais, le rappel n’aura pas lieu et le spectacle fort intéressant du Chet Doxas Quartet prendra fin abruptement. Ce choix fait preuve d’une attitude de laquelle on aurait pu assurément se passer.

En tant que Montréalais et en tant qu’un des derniers artistes de jazz conventionnel au Festival, Chet Doxas se doit de réaliser qu’il est le porteur d’une cause beaucoup plus grande que sa simple musique. Il se doit d’appuyer le jazz à Montréal.

Le quatuor a présenté un spectacle d’une qualité musicale enviable. Les quatre talents sur scène ont offert des rythmes et des improvisations notables. Toutefois, Chet Doxas aurait pu plus interagir avec le public en faisant la promotion du jazz à Montréal et en profitant de l’heure complète qu’on lui offrait. Finalement, il aurait pu mieux connecter avec la cause du jazz et la communauté qui supporte cette cause.

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