Holy Fuck

Critique concert: Holy Fuck au Festival de Jazz de Montréal

Holy Fuck : de l’énergie à l’état pur

Lundi 5 juillet 2010 – Club Soda (Montréal) – Festival de Jazz de Montréal

Alors que la ville subit une vague de chaleur extrême, c’est dans un Club Soda assez bien rempli (et surtout climatisé) que le groupe torontois Holy Fuck donnait son spectacle hier soir dans le cadre des Nuits Heineken du Festival International de Jazz de Montréal.

Dès les premières notes, les deux Matt (Matt Schulz à la batterie et Matt McQuaid à la basse) donnèrent le ton, leur section rythmique – puissante et précise – venant poser les bases sur lesquelles Brian Borcherdt et Graham Walsh bidouilleront avec divers instruments et objets tout au long de la soirée pour créer des sons originaux qui viennent chatouiller agréablement l’oreille.

Sur la route pour promouvoir leur troisième album (Latin, sur les tablettes depuis mai), Holy Fuck est une curiosité à ne pas manquer. Leur énergie est frappante, leur musique hypnotisante.

Sur scène, les projections (abstraites, montrant tantôt des caractères informatiques divers, tantôt deux chats portant un chapeau…) viennent agrémenter l’expérience visuelle déjà bien établie avec un jeu de lumière inspiré.

Le son du Club Soda rend bien les expérimentations de Borcherdt et Walsh, qui parfois jouent avec un mélodica (et autres claviers), parfois tout simplement avec une guitare, s’amusent avec les retours de sons et les échos, et créent des ambiances particulières avec, entre autres, un projecteur 35mm.


Musique électronique… sans les techniques du genre

Difficile de comparer leurs pièces jouées sur scène à leur version studio; le groupe
fait dans l’expérimentation, et leur musique est organique, évolutive, toujours fraîche, et sa forme dépend de bien des facteurs.

Le groupe se targue de faire de la musique électronique sans les techniques de ce genre de musique – répétitions de boucles, programmation sur ordinateur, etc. – et ils y arrivent magistralement.

Le spectacle, d’une heure et quart environ, a ravi les spectateurs qui ont eu droit à un rappel – seul bémol, celui-ci était un peu mou comparé au reste de la performance (mais tout aussi bien exécuté).

Quoi qu’il en soit, Holy Fuck est un groupe peu banal à voir si vous en avez la
chance. Leur musique, qui pourrait aisément servir de bande sonore de film urbain psychédélique, saura sûrement plaire même à des oreilles qui sont peu habituées à ce genre de musique. Leur enthousiasme et leur énergie sont contagieux, et leur musique l’est tout autant.

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