Marillion

Critique concert: Marillion à Montréal

Une soirée mémorable avec Marillion

Mardi 19 juin 2012 – L’Olympia (Montréal)

Un an à peine après leur plus récent « week-end Marillion », la formation britannique Marillion est venue présenter, ce mardi soir, un spectacle composé de chansons couvrant l’ensemble de sa carrière, dont les débuts remontent à 1983.

Condensé de ce que le groupe nous a offert en trois soirs lors de son week-end 2011, le groupe mené par le chanteur Steve Hogarth a foulé les familières planches de L’Olympia (sa salle de prédilection à Montréal) sous une salve d’applaudissements. Prenant place à ras le mur sur le côté cour de la scène, éclairé d’un projecteur mobile, Hogarth s’est lancé dans une interprétation sentie de Splintering Heart, de 1991.

Le chanteur Steve Hogarth. Photo par Catherine Rosa.

La voix contrôlée, forte, l’allure gamine, le tempérament enjoué, Hogarth est l’un de ces « frontman » qui savent mettre dans leur poche un public, quel que soit sa taille. Avec assurance, charme et humour, le chanteur n’a eut de cesse de « flirter » avec la foule au cours de la soirée, avec des « Montréal, je t’aime » et autres amabilités.

De la trempe – osera-t-on cette comparaison? – d’un Jarvis Cocker, Steve Hogarth prend une chanson et la fait vivre totalement sur scène, lui fait déployer ses ailes au grand complet.

Suite à son entrée, chaque membre du groupe est venu le rejoindre sur scène un à un, chacun d’eux ayant droit à son torrent d’applaudissements et de cris de joie. Steve Rothery, guitariste extraordinaire, Pete Trewawas à la basse, Mark Kelly aux claviers et Ian Mosley à la batterie forment avec leur public une grande famille, et tout le monde semblait heureux de se retrouver autour de la table. Place au festin!

Sans nouvel album à promouvoir (le prochain sortira à l’automne), le groupe a enchaîné les titres favoris de son public. Cover My Eyes, suivie de Slainthe Mhath, ont enflammé la foule (surtout cette dernière, datant de l’époque chérie où le groupe était mené par le chanteur Fish).

Photo par Catherine Rosa

Déviant de la grille de chanson de la soirée précédente à l’Impérial de Québec, le groupe a remplacé la pièce Fantastic Place par Ocean Cloud, du même album (Marbles, en 2004).

Cette pièce-fleuve de 20 minutes, favorite des amateurs du groupe, a été interprétée majestueusement (si ce n’est que le son du micro de Hogarth ait été coupé momentanément dans la deuxième moitié de la chanson, faisant échouer en partie la montée dramatique du morceau).

 

Un nouvelle pièce

Marillion a présenté à son public une pièce du prochain album, intitulé Power. Avec son rythme syncopé, son refrain très mélodieux, le chant théâtral d’un Hogarth que l’on sent à fleur de peau, cette chanson aurait tout ce qu’il faut pour jouer sur les ondes radiophoniques… dans un monde où Marillion jouerait à la radio. Ne rêvons pas en couleurs.

Photo par Catherine Rosa.

The Great Escape, tirée de l’album concept du même nom de 1994, fut l’un des points forts de la soirée, ainsi que This Strange Engine et Neverland, qui ont toutes deux valu au groupe de longs, très longs applaudissements.

En premier rappel, The Invisible Man, qui a su faire grandement plaisir aux amateurs. S’est ensuite suivie Beautiful en deuxième rappel (Trewavas a eu des problèmes d’écouteurs avant de pouvoir enfiler sa basse, ne rejoignant le groupe qu’au premier refrain, accueilli par le public en héros).

Et puis Hogarth s’est mis à prendre les demandes spéciales, ce qui a donné Sugar Mice (de l’époque Fish), moment magique, et une finale enjouée avec Happiness Is The Road, pièce titre du plus récent album. Le groupe a quitté la scène alors que le public chantait le refrain, encore et encore, et la foule a chanté jusqu’à ce que les techniciens rallument les lumières de la salle et fassent jouer la musique de fond.

Un « buzz » d’émerveillement, de magie, de bonheur planait dans la foule à la sortie des lieux. Le groupe, qui sait si bien communiquer – voire communier – avec son public, a donné à celui-ci ce qu’il était venu chercher. Les vieux routiers de Marillion savent exactement sur quels boutons peser pour aller chercher les gens au plus profond d’eux-mêmes, et le public en redemande toujours. Prochain rendez-vous montréalais: 2013.

 

Sun Domingo

La formation Sun Domingo, originaire de la Floride, a offert en première partie un aperçu de son rock progressif à mi-chemin entre le planant de Pink Floyd et le rock plus rythmé de Marillion.

Bénéficiant d’une bonne voix, le chanteur – guitariste Kyle Corbett n’arrive toutefois pas à communiquer son enthousiasme à la foule. Lorsqu’il invite Steve Hogarth de Marillion à venir chanter avec lui sur la pièce ‘Til Then We Wait, l’écart est d’autant plus frappant.

Le groupe reprend Brain Damage de Pink Floyd, ce qui est très réussi, mais dans l’ensemble, c’est un peu mou et inintéressant. Ça manque de « oumph! ».

Photos en vrac
(par Catherine Rosa)

  

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Grille des chansons :

1. Splintering Heart
2. Cover My Eyes (Heaven and Pain)
3. Slainthe Mhath
4. Ocean Cloud
5. Power
6. The Great Escape
7. This Strange Engine
8. Neverland

Rappel #1

9. The Invisible Man

Rappel #2

10. Beautiful
11. Sugar Mice
12. Happiness Is The Road

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