Martha Wainwright

Critique concert: Martha Wainwright au Mondial Choral de Laval

Jeudi 24 juin 2010 – Salle André-Mathieu (Laval) – Mondial Choral de Laval

En ce soir de St-Jean, une Américaine interprétait le répertoire d’une Française, à Laval.

En dépit de cet étrange amalgame culturel, Martha Wainwright a fait un tabac à la Salle André-Mathieu (à guichet fermé) pour sa soirée hommage à Edith Piaf, dans le cadre du Mondial Choral de Laval.

La chanteuse a offert une prestation inoubliable, démontrant ses grands talents d’interprète par le biais d’une quinzaine de relectures de chansons « pas connues, et parfois très connues » du répertoire d’Edith Piaf, mais aussi de quelques chansons écrites par sa défunte mère Kate McGarrigle. Une seule pièce de son propre répertoire a fait le tri.


Interpréter Piaf

Toute en voix, Martha Wainwright s’est faite tantôt poignante, tantôt coquine, mais jamais ennuyeuse en livrant les titres de La Môme.

C’est avec une belle humilité qu’elle a présenté chacune des chansons interprétées en partageant – en français autant que faire se peut – sa version de la signification des textes choisis.

Comme elle souhaitait «rendre hommage autant à la chanteuse qu’aux auteurs et compositeurs qui ont écrit pour elle», Martha Wainwright y est allé, notamment, de 2 titres signés Claude Léveillé : Non La vie n’est pas triste et Le Vieux Piano, qui n’avait pas fait l’album Sans Fusils, ni souliers.

La chanteuse a fait flèche de tout bois avec de charmantes livraisons de C’est à Hambourg, le classique La Foule, la toquée Les Blouses Blanches et bien sur, l’enivrante L’Accordéoniste.

Bien nuancée, la prestation a atteint des pointes d’intensité à faire dresser le poil, incarnant à merveille l’énergie sauvage qui animait jadis la chanteuse française.

En bonne compagnie

Il faut dire que Martha Wainwright était bien entourée : son guitariste Doug Wieselman, le pianiste Thomas Bartlett et son mari contrebassiste Brad Albetta ont offert une trame musicale impeccable.

De plus, la Montréalaise, installée à New York depuis plusieurs années, avait fait appel à un trio de cordes, un trompettiste et un tromboniste – tous des Montréalais – ainsi qu’un chœur pour quelques chansons. C’était, après tout, le Mondial Choral de Laval!

Ces ajouts vocaux ont notamment bonifié Proserpina, une chanson des sœurs McGarrigle que Maman Kate imaginait avec un chœur.

En toute dernière pièce avant le rappel, le chœur était particulièrement à l’honneur puisque les musiciens ont retraité aux coulisses pour laisser Martha Wainwright interpréter Les Trois Cloches seule avec la vingtaine de chanteurs invités.

Anna McGarrigle a également prêté sa voix pour 2 chansons en rappel : la sublime Entre la jeunesse et la sagesse et I Am a Diamond. La tante Jane McGarrigle et la cousine Lily Lanken complétait cette affaire de famille qui donnait l’impression au public d’avoir droit à un moment privilégié. Et avec raison.

Il n’y avait peut-être pas de feu de joie dans la salle André-Mathieu pour souligner la Fête Nationale, mais la soirée à laquelle ont eu droit les 827 spectateurs réunis n’avait rien à envier à la plus enivrante des célébrations extérieures.


Grille de chansons

01.  Le Chant d’amour

02.  C’est à Hambourg

03.  Le Vieux Piano

04.  Adieu Mon Cœur

05.  La Foule

06.  Le Brun et le blond

07.  Marie-Trottoir

08.  Les Blouses blanches

09.  Non, la vie n’est pas triste

10.  L’Accordéoniste

11.  Soudain une vallée

12.  Un Enfant (avec un chœur)

13.  Proserpina (avec un chœur)

14.  Factory (avec un chœur et Anna McGarrigle)

15.  Les Grognards

16.  C’est toujours la même histoire

17.  Cheminant à la ville (avec chœur)

18.  Les Trois Cloches (avec un chœur)


Rappel

19.  Entre la jeunesse et la sagesse (avec Jane et Anna McGarrigle)

20.  I Am A Diamond (avec Jane McGarrigle, Anna McGarrigle et Lily Lanken)

21.  Tell My Sister

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