Critique concert: Orgone au Festival de Jazz de Montréal

6 juillet 2012 – Place des Festivals (Montréal)

Vendredi soir, sur la grande scène du Quartier des spectacles, Orgone se donnait en spectacle. Originaire de Los Angeles et ayant déjà collaboré avec Cee Lo Green et Alicia Keys, on pouvait prévoir une soirée dansante remplie de son de soul, funk et R&B. Cependant, l’énergie et la danse n’étaient pas au rendez-vous.  

La soirée a commencé par un instrumental d’une dizaine de minutes, laissant présager une soirée encore plus monotone que celle qui a eu lieu. D’une part, on pouvait dire que les passes instrumentales étaient beaucoup trop longues et nombreuses pour un spectacle d’une heure, comme d’autre part on pouvait dire qu’une chance que ce spectacle ne durait qu’une heure.

Des nombreux musiciens sur scène (guitare et basse électrique, trompette, trombone, claviers, batterie et percussions) seul le percussionniste s’est démarqué provoquant des applaudissements de la foule suite à ses solos de congas et bongos qui étaient engageants aux niveaux rythmiques et visuels. Autrement, pendant quelques instants on pouvait se laisser impressionner par les solos de guitare et de clavier qui rappelaient des sons du rock progressif. Mais ces moments d’intérêts ne duraient que quelques secondes pour ensuite retrouver les longues passes instrumentales qui sonnaient presque comme un jam session de musiciens talentueux. Il reste que les contacts avec le public et le « groove » étaient difficile à repérer.

La chanteuse du groupe, dont les arrivées et départs de la scène étaient un peu aléatoires, n’a pas réussi à créer l’énergie que ce genre de spectacle aurait nécessitée. Son arrivée sur scène a pris le public un peu par surprise, quand elle s’est mise à gueuler «Montréal» à plusieurs reprises. Ce moment a toutefois été le climax de son énergie. Autrement, elle s’est généralement éclipsée derrière les nombreux musiciens chantant des paroles souvent répétitives qu’on attendait mal de toute façon.

Vers la fin du spectacle, Orgone a commencé à solliciter la foule, mais c’était définitivement trop peu, trop tard. Et la foule, qui était loin d’être petite, n’a presque pas répliqué quand on l’a invitée à chanter.

Savoir qu’Orgone a collaboré avec des grands noms de la pop a possiblement fait que leur spectacle était plus attendu. Peu importe, les pièces étaient toutes de la même vitesse et sonnaient toutes essentiellement pareil, et ce, au-delà de la déconnection du groupe et du manque de charisme de la chanteuse. Il reste que les forces techniques des musiciens étaient à reconnaître, ce qui montre qu’ils sont probablement mieux de poursuivre leur collaboration et de rester en arrière-plan.