The Barr Brothers

Critique concert: The Barr Brothers et The Low Anthem à Montréal

Mardi 18 octobre 2011 – La Tulipe (Montréal)

Hier soir avait lieu le 2e lancement de l’unique album homonyme du groupe The Barr Brothers, composé d’Andrew et Brad Barr, Andres Vial et Sarah Page. Ces frères américains établis à Montréal depuis 2004 nous avaient déjà présenté leur album le 3 juin 2010 au Divan Orange en compagnie de Little Scream, puis s’étaient exilés dans leur pays natal pour mettre au point un spectacle revenu bien ficelé.

C’est donc après une longue tournée américaine et une récente première partie de Ben Harper au Métropolis le 27 septembre dernier que les frères sont revenus nous rejouer l’intégralité de cet album qui leur a valu une nomination au Gala GAMIQ 2011 dans la catégorie Nouvel artiste au plus grand potentiel, tout en faisant leur rentrée montréalaise non-officielle.

Une salle respectueusement remplie à 80% d’anglophones attendait impatiemment les frères Barr pour les accueillir en demi-dieux. Avec Brad à la guitare et à la voix, Andrew à la batterie, Sarah à la harpe et Andres au clavecin, la table était mise pour un spectacle de virtuosité instrumentale et d’influences musicales éclectiques. Ayant développé un son bien à eux entre le rock et la musique expérimentale, The Barr Brothers ne se contentent pas de jouer leurs chansons: ils les vivent et les partagent en se permettent quelques jams pour étirer la sauce et combler la foule déjà conquise.

Soutenus par des projections vidéo plutôt indescriptibles, si ce n’était de l’écran d’ordinateur installé devant moi, et d’un éclairage principalement à contre-jour, l’ambiance se voulait solennelle, sacrée. La foule pantoise osait à peine encourager les musiciens durant les pièces, se contentant de chauds applaudissements après chacune d’elles et de remerciements criés de temps à autre. Pour les 20% de francophones présents hier soir, Brad Barr s’est adressé à la foule en français à quelques reprises et a également invité leur ami francophone Nicolas Basque, membre du trio canadien Plants And Animals, à les rejoindre le temps d’une chanson.

Après de nombreux remerciements d’avoir répondu à l’invitation au lancement de l’album une fois de plus, le groupe a déballé des pièces beaucoup plus rock, se permettant d’impressionnants solos de guitare et de batterie très efficaces pour terminer en force. Le rappel allait se faire entendre lorsque j’ai dû quitter à regret ce spectacle digne de mention.

The Low Anthem

The Low Anthem assurait la première partie du spectacle, offrant plus d’une heure d’une musique paresseuse et envoûtante invitant à la sieste en attendant la tête d’affiche. Indubitablement influencée par Leonard Cohen, la formation nous présentait des chansons racontées, parlées plus que chantées, à haute teneur en émotions.

Les membres du groupe reprennent également à leur façon Bird on a Wire, qu’ils dédient à Cohen en espérant que quelqu’un dans la salle le connaisse et puisse lui dire qu’ils chantent une de ses chansons.

Constitué de multi-instrumentalistes se partageant sans cesse les instruments (trompette, basse, contrebasse, orgue, guitare, harmonica, clarinette, batterie et autres instruments inconnus), le quatuor a su attirer l’attention à quelques reprises, dont lors des deux pièces plus rock et d’une finale technologiquement musicale où le public devait téléphoner à son voisin. Les cellulaires ainsi rapprochés émettaient des ondes audibles s’agençant à l’ambiance magique et nébuleuse créée par une musique magnifique aux harmonies vocales réconfortantes.

Une plus grande aisance scénique aurait probablement aidé la cause de The Low Anthem, mais se frayer un chemin parmi le nombre quasi ridicule d’instruments sur scène ne semblait pas être une tâche facile.

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