The Watch

Critique et photos | The Watch au Petit Campus

La formation italienne de The Watch était à l’affiche du Petit Campus ce dimanche, à l’occasion de la sortie de leur sixième production studio, Tracks From The Alps, paru en février.

Des compositions originales, et du Genesis, pour près de 2h de condensé neo-progressif pêchu et soigné. Le groupe emmené par le chanteur et flutiste, Simon Rossetti, nous a offert une prestation riche, et minutieusement travaillée, dans un cadre très intimiste hier soir au Petit Campus. Pas plus d’une cinquantaine de personnes et beaucoup de musiciens, des cinquantenaires dans l’ensemble, dans une formule « spectacle » avec des tables disposées face à la scène. De quoi apprécier pleinement le concert des transalpins.

Rosetti annonce la couleur : « Nous sommes heureux de partager avec vous notre amour de la musique, et sommes fières de continuer de faire vivre aujourd’hui le progressif ». Et la salle fut évidemment réceptive à son message. Il est vrai que le genre n’est proposé que par peu de formations professionnelles aujourd’hui. On peut penser à Transatlantic par exemple, qui se produisait à Montréal il y a quelques mois.

On a eu au cours de la soirée l’occasion d’écouter un mix efficace entre tous les albums de The Watch. Une balance sonore quasi-parfaite, le rendu sur scène était vraiment plaisant à écouter. Marco Fabbri, le batteur, a un jeu très dynamique, maitrise à la perfection les renversements dans le tempo et les transitions récurrentes dans les morceaux. On reconnaît là la marque de fabrique des groupes comme Yes et Genesis justement, qui ont amené une vague progressive plus symphonique dans les années 1970. Valerio de Vittorio, le claviériste, a été prodigieux tout au long de la soirée, très musical tout le long, et impressionnant sur les longs solos qui rappelaient beaucoup le son de Peter Bardens chez Camel.

« Cette chanson est tirée d’un groupe qui s’appelle Genesis, je ne sais pas si certains ici en ont entendu parler… ». The Watch, qui organise régulièrement des concerts « tribute » à l’ancienne bande de Peter Gabriel, a repris deux morceaux du célèbre groupe anglais, Can Utility And The Coastliner et l’incontournable The Cinema Show de l’album Selling England By The Pound. Ovationnée par le public, cette dernière fut certainement la meilleure prestation de la soirée. La similarité entre la voix de Rosetti et celle de l’iconique chanteur de Genesis est d’ailleurs assez déconcertante lorsqu’on entend le milanais en concert pour la première fois.

Le concert fût cadencé entre des pièces très rythmées, à l’image de DNAlien et des ballades plus émotives. L’interprétation de The Fisherman, écrit en hommage à la Bretagne française, fut un doux moment de poésie qui ravi les oreilles du public présent. On a été dans l’ensemble bluffé par le jeu millimétré de la rythmique, les jolis intermèdes de Rosetti à la flûte, ainsi que l’excellente démonstration de technicité et de musicalité de la part d’un autre Gabriel, Giorgio, le guitariste soliste.

Plaisant à écouter, les italiens semblent également être des personnages très sympathiques. Toujours souriants sur scène, Rosetti s’est essayé, pour notre plus grand plaisir, à réciter une histoire qu’il a écrite en français en plein milieu du show, et a même été jusqu’à nous souhaiter bon courage pour les élections de lundi… Le public, conquis, ne pouvait qu’à son tour leur rétorquer une bonne continuation et un bon retour en Europe !

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